La poursuite, ou non, du soutien militaire américain à l'Ukraine face à l'invasion de la Russie est «regardée de près par Pékin», a estimé dimanche le chef de l'Otan Jens Stoltenberg. Il s'exprimait depuis Washington où il est venu défendre cette aide.
Après avoir livré des dizaines de milliards de dollars d'armes à Kiev depuis le début de la guerre, l'administration de Joe Biden a épuisé ses crédits fin 2023. Le président a demandé au Congrès d'approuver quelque 61 milliards de dollars supplémentaires, mais les négociations avec les républicains, qui portent aussi sur l'immigration, s'enlisent.
«Ce qui compte, c'est que l'Ukraine bénéficie d'un soutien continu, parce qu'il nous faut réaliser que cela est regardé de près par Pékin», a déclaré le secrétaire général de l'Alliance atlantique sur Fox News dimanche.
Si la Russie de Vladimir Poutine l'emporte en Ukraine, a-t-il dit, cela «ne rendrait pas seulement l'Europe plus vulnérable, mais nous tous, y compris les Etats-Unis», soulignant là l'objectif de dissuasion, au niveau mondial, que porte le soutien occidental à Kiev.
L'accord en cours de négociation au Congrès «est en fait un bon accord, parce qu'en utilisant une fraction du budget militaire américain, nous sommes parvenus à endommager, à détruire de manière importante, l'armée russe», ajoute encore le chef de l'Otan. «Donc nous devons continuer».
Jens Stoltenberg doit rencontrer lundi à Washington le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, le chef du Pentagone Lloyd Austin et le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan. Il est ensuite attendu mardi au Congrès pour y rencontrer les responsables républicains et démocrates qui négocient pied à pied cet accord.
Sous la pression de la droite, le nouveau paquet d'aide militaire est négocié en parallèle de mesures portant sur l'immigration, au moment où le nombre de migrants traversant la frontière avec le Mexique atteint des niveaux records.
Donald Trump, qui a toutes les chances d'être le candidat des républicains pour faire face à Joe Biden pour la présidentielle de novembre, a dénoncé un «mauvais accord» et souhaite que les élus républicains s'y opposent.