A seulement 26 ans, le Slovène affiche déjà 88 victoires à son compteur, le quatrième meilleur total des coureurs en activité. «Il va falloir que je me dépêche si je veux atteindre les 100 avant lui», plaisante l'actuel numéro 1, le sprinteur français Arnaud Démare, qui pointe à 97 succès.
Que Pogacar franchisse "le mur du cent" en 2025 est plus que probable si on se fie à ses bilans des dernières saisons: 25 victoires en 2024, 17 en 2023, 16 en 2022 et 13 en 2021. En route, il a plusieurs records à battre: rejoindre Fausto Coppi avec une cinquième victoire dans le Tour de Lombardie en octobre et devenir le premier à le gagner cinq fois de suite. Ou égaler Fabian Cancellara avec un troisième succès sur les Strade Bianche en mars.
Pogacar lui-même reprend souvent l'adage: Milan-Sanremo est la course la plus facile à finir mais la plus difficile à gagner. La plus imprévisible des Classiques, un long défilé insipide qui devient électrique dans le final, se refuse pour l'instant au Slovène qui est devant une équation quasi impossible à résoudre puisque le parcours n'est pas assez dur pour se débarrasser de coureurs comme Mathieu van der Poel, qui est plus fort au sprint que lui.
☀️The first Monument of the season is almost here.
— Milano Sanremo (@Milano_Sanremo) February 12, 2025
On Via Roma, there will be only one winner. This is the route of the 2025 #MilanoSanremo @CA_Ita
.
☀️La prima Monumento della stagione è alle porte.
In Via Roma ci sarà un solo vincitore. Questa è la #MilanoSanremo @CA_Ita 2025 pic.twitter.com/ud0nlZEqWd
Mais il se rapproche - 5e en 2022, 4e en 2023, 3e en 2024 - et il veut croire en ses chances, peut-être en partant de plus loin. S'il y parvient, il ne lui resterait plus que Paris-Roubaix à conquérir pour devenir le quatrième coureur de l'histoire à gagner les cinq Monuments.
Pogacar n'a encore jamais participé à l'Enfer du nord qui ne figure pas non plus à son programme cette année. Mais il a relancé les spéculations en repérant plusieurs secteurs pavés dont la célèbre trouée d'Arenberg le week-end dernier.
Après avoir pris sa revanche sur Jonas Vingegaard l'été dernier, Pogacar peut devenir le plus jeune coureur de l'histoire à avoir gagné le Tour de France à quatre reprises en juillet prochain. Il devancerait le grand Eddy Merckx de quelques mois puisque le Belge avait déjà 27 ans lorsqu'il avait gagné la Grande Boucle pour la quatrième fois, en 1972.
Quatre hommes, Merckx, Jacques Anquetil, Bernard Hinault et Miguel Indurain, ont remporté le Tour à cinq reprises. Chris Froome s'est lui arrêté à quatre victoires.
Pogacar doit annoncer lors du Tour des Émirats s'il disputera ou non sa deuxième Vuelta (23 août-14 septembre). En 2019, il s'était révélé avec trois victoires d'étape et une troisième place au général. S'il y retourne c'est évidemment pour gagner.
Dans ce cas, le triple vainqueur du Tour de France et vainqueur sortant du Giro, course qui ne devrait pas être à son programme cette année, rentrerait dans le club fermé des coureurs ayant gagné les trois grands Tours.
C'est son directeur Matxin Fernandez qui l'affirme: Pogacar «veut avoir le palmarès le plus complet possible». En clair: gagner toutes les courses importantes au moins une fois dans sa carrière. «C'est pourquoi par exemple il a fait le Tour de Catalogne en 2024 après avoir gagné deux fois le Tour UAE, ou Paris-Nice en 2023 à la place de Tirreno-Adriatico. C'est important aussi pour garder la motivation», ajoute Matxin.
En 2025, outre Milan-Sanremo et la Vuelta, Pogacar pourrait ainsi ouvrir son compteur sur le Grand Prix E3, Gand-Wevelgem et le Critérium du Dauphiné. Même s'il l'a déjà gagné, le Slovène s'est également fixé comme priorité de conserver son titre mondial au Rwanda en septembre.