Nous vous racontions la semaine dernière le calvaire vécu par un entraîneur de football car son nom (Adolf Hütter) était un peu trop proche de celui d'Adolf Hitler, ce qui lui valait moqueries et insultes.
L'entraîneur de Monaco, né en 1970 et qui a officié sur le banc des Young Boys entre 2015 et 2018, expliquait dans l'article qu'«on ne pouvait pas être totalement heureux avec un prénom comme ça», raison pour laquelle sa mère l'a appelé par son surnom (Adi) «dès le premier jour».
Nous avons voulu savoir combien de personnes s'étaient vues attribuer le prénom Adolf en Suisse. Nous avons donc épluché les statistiques de la population et des ménages STATPOP pour découvrir que 1752 garçons (chiffres arrêtés au 31 décembre 2021) s'appelaient comme l'un des pires dictateurs de l'Histoire.
Comme le révèle le graphique ci-dessus, c'est entre 1930 et 1955 que le prénom a le plus été attribué chez nous, avec un pic très marqué en 1937 (76 cas) et 1938, lorsque 86 Adolf ont vu le jour. Il y en a eu nettement moins par la suite, mais il est tout de même à noter qu'une personne a ainsi été baptisée au 21e siècle (c'était en 2012) en Suisse.
Pour être tout à fait complet, précisons que des variantes orthographiques du prénom ont aussi été enregistrées, mais dans des proportions insignifiantes:
Interrogé sur la raison pour laquelle on l'avait prénommé ainsi, «Adi» Hütter a reconnu qu'au début, bien sûr, ses parents voulaient lui donner un autre prénom. «Mais le frère de mon père est mort dans une avalanche de pierres à l'âge de 27 ans. Et ma grand-mère voulait vraiment avoir un autre Adolf dans la famille. Mes parents se sont alors laissés convaincre.»
Pour ceux qui veulent se faire une idée du type de réactions auxquelles peuvent être confrontés les Adolf aujourd'hui, il leur suffit de voir ou revoir le film «Le Prénom», sorti en 2011, dans lequel un père de famille annonce à ses amis comment il appellera son enfant à naître.