L'adversaire du FC Sion veut devenir redoutable grâce à cette machine
Sur la plaque fixée à la porte figure l’écusson du FC Lucerne, et en dessous on peut lire: «Performance Laboratory». Autrement dit, le laboratoire de performance du FCL. Christian Schmidt se réjouit de ce nouvel espace, qui occupe environ un tiers de l’ancien centre de presse.
L’espace de travail des journalistes a un peu diminué, mais le responsable de la performance – comme le désigne le club pour qualifier ce Français de 54 ans – a bénéficié de plus de place. Schmidt explique:
Schmidt est à Lucerne depuis 2013. A l’époque, le directeur sportif du FCL, Alex Frei, s’était souvenu du préparateur physique qui, durant sa carrière professionnelle à Rennes, l’avait façonné et fait progresser physiquement.
Ainsi, le Corse, après des passages à Al-Hilal en Arabie saoudite, à Nice, Monaco, Rennes et avec l’équipe nationale de Tunisie, a atterri en Suisse centrale. Voilà maintenant une douzaine d’années qu’il est en place. A chaque nouvelle saison, il a amélioré l’offre en appareils pour rendre les joueurs toujours un peu plus affûtés.
«Performance physique optimale»
Et il vient de réussir son dernier gros coup: trois nouvelles machines ont pu être acquises, en collaboration avec le préparateur physique Marco Heer et, surtout, ce nouvel espace a pu être investi. Parmi ces trois nouvelles machines, il y a d'abord un appareil au nom barbare de SCMi Humarc Norm, utilisé par les quelque 150 joueurs et joueuses du FC Lucerne âgés de 15 ans et plus.
Avec des exercices de jambes, cette machine permet d’analyser électroniquement où une footballeuse ou un footballeur présente des déficits. Et en plus de l’évaluation des capacités de performance, les joueurs blessés peuvent utiliser la machine en rééducation et pour reprendre l’entraînement.
L'entraîneur de la première équipe masculine, Mario Frick, passe régulièrement voir Schmidt et Heer pour leur indiquer quels joueurs blessés ou diminués doivent être pris en charge ce jour-là sur les machines. Au nouvel équipement – d’une valeur de plus de 100 000 francs – s’ajoutent aussi une machine de sprint et un Dividat, qui seront très rapidement amortis.
L’instrument de sprint permet l’analyse biomécanique de la course – force horizontale et puissance explosive. Le Dividat poursuit, lui, d’autres objectifs: évaluation des fonctions motrices et cognitives, entraînement neuro-athlétique, analyse en direct du centre de gravité et du temps de réaction.
Ces deux appareils sont particulièrement rentables: sans eux, un joueur devrait être testé à l’extérieur, et le prix des analyses s'élèverait à chaque fois au minimum à 1500 francs.
Pas de doute pour Christian Schmidt: pour un club de Super League, cet investissement a du sens:
Un club comme le FC Lucerne doit améliorer sans cesse ses joueurs dans tous les domaines. Et pour cause: «Nous ne pouvons pas nous permettre d’acheter des stars toutes faites et déjà formées», rappelle Schmidt.
Un «pionnier» en Suisse
En matière de recherche, l'actuel 7e de Super League collabore avec trois universités: en Suisse avec Lausanne, en France avec Savoie Mont Blanc à Chambéry et Montpellier. Deux à trois étudiants participent chaque année à l’analyse des résultats des tests et à leur intégration dans la recherche.
Non sans fierté, Christian Schmidt constate:
Il lui importe de souligner «que nous accompagnons scientifiquement le développement de nos joueurs, afin d’optimiser les charges d’entraînement lors des séances de notre équipe». Le chef de la performance du FC Lucerne précise aussi: «Mario Frick sait le week-end quels joueurs sont disponibles en pleine forme».
Le FC Sion, qui se rendra sur la pelouse lucernoise ce samedi (18h00), est prévenu.
Adaptation en français: Yoann Graber