Le coach d'YB est déjà sur la sellette
Lorsque Giorgio Contini a pris les rênes d'YB en décembre dernier, les attentes étaient élevées. Après tout, nombreux sont ceux qui lui ont attribué une part importante dans le succès de l’équipe nationale, où il officiait comme adjoint de Murat Yakin à l'Euro. A Berne, sa mission était donc claire: ramener de la continuité et de la stabilité, après une année 2024 marquée par le passage de quatre entraîneurs.
Cela fait maintenant un peu plus de neuf mois que Contini est en poste, et il reste difficile de porter un jugement tranché sur son mandat jusqu’ici. Si YB a légèrement amélioré ses résultats en seconde partie de saison dernière, terminant troisième de Super League, les performances sont restées trop irrégulières et rarement convaincantes. On se souvient notamment du cinglant 5-0 concédé à Lucerne, sans oublier l’élimination humiliante en Coupe face au modeste FC Bienne.
Contini désormais sous pression
Dans ce contexte, la confiance des supporters envers Giorgio Contini s’est quelque peu effritée, n’étant plus aussi solide qu’un semestre plus tôt. Pour autant, le natif de Winterthour n’a jamais réellement été remis en cause par ses dirigeants, et il a entamé cette nouvelle saison avec un effectif remanié, selon ses souhaits.
Le début d’exercice reste toutefois mitigé. Une véritable idée de jeu tarde à émerger. Mais comme souvent avec YB sous Contini, l’équipe a tout de même su engranger des points, pointant à la 4e place après six journées.
Tout allait donc bien? Pas vraiment. Après sa victoire à Lucerne, YB a enchaîné avec une nouvelle élimination en Coupe, cette fois à Aarau, un deuxième revers face à un club de division inférieure en quelques mois. Aucun sursaut non plus en milieu de semaine: à domicile, les Bernois ont subi une lourde défaite contre le Panathinaïkos (1-4). Résultat, à la veille du derby contre Thoune, Giorgio Contini s’est retrouvé sur la sellette, pour la première fois depuis son arrivée.
65 minutes à oublier
En apparence, la situation n’a pas semblé inquiéter outre mesure Contini. Avant le match, le technicien a simplement déclaré, au micro de la chaîne blue Sport, qu’il était crucial d’entrer dans la partie en s’appuyant sur les émotions propres à un derby. Des émotions qui, dimanche, ont pourtant brillé par leur absence pendant plus d’une heure de jeu. La prestation des Bernois a été aussi fade qu’énigmatique, au point que les premiers sifflets ont retenti au Wankdorf dès la mi-temps.
Après la pause, le courageux promu a logiquement ouvert le score par l'intermédiaire de Christopher Ibayi. A ce moment-là, ceux qui espéraient une réaction bernoise ont été déçus: ce sont plutôt les Thounois qui ont failli doubler la mise. Le stade est alors tombé dans un profond silence. La perspective d’une crise semblait inévitable.
Le classement de Super League
Mais à la 65e minute, le match a basculé. Sergio Cordova a relancé les Bernois de manière inattendue, et deux minutes plus tard, Chris Bedia a inscrit le deuxième but. Bedia, puis Christian Fassnacht de la tête, ont ensuite scellé la victoire 4-2 à domicile, épargnant ainsi à Contini bien des questions délicates. L’entraîneur a décrit cette performance comme un véritable test de caractère.
C’est une fois de plus la qualité individuelle qui a permis à YB de remporter son troisième match de championnat consécutif et de rester en haut du classement, à la deuxième place. Pourtant, la manière de jouer continue de soulever des questions. Mais au football, ce sont avant tout les points qui comptent, et ce succès lors du derby a permis à Contini de souffler un peu… du moins jusqu'aux prochains matchs.