Adrian Fetscherin est en colère. Le très actif directeur du HC Arosa ne fait pas mystère de son mécontentement. Interrogé par CH Media, le groupe de watson, il écrit lundi:
Par «hier», Fetscherin entendait le 30 avril, qui, après plusieurs reports, était la date limite actuelle (la première était mi-février!) pour que le club tessinois règle correctement son avenir en Swiss League.
Lundi soir, Arosa a mis fin aux spéculations et a fait savoir officiellement:
L'équipe grisonne évoluera donc la saison prochaine en troisième division.
La voie devrait donc être libre pour les Ticino Rockets. La semaine dernière, les Tessinois ont annoncé qu'ils étaient en bonne voie pour trouver des solutions financières et infrastructurelles. Langnau aurait l'intention de s'engager dans le projet porté par le HC Ambri-Piotta. Les jeunes hockeyeurs emmentalois prendraient donc la place de ceux du HC Lugano, qui s'est retiré de cette équipe ferme après sept ans.
Mais tout n'est pas encore fixé. Alors que la couverture financière semble être plus ou moins en place, les dirigeants des Rockets, en particulier le président d'Ambri Filippo Lombardi, ont travaillé d'arrache-pied pour résoudre le problème du site.
L'actuelle patinoire de Biasca, domicile des Tessinois, doit être utilisée à l'avenir par l'équipe féminine d'Ambri. Les Rockets ont donc frappé à la porte de celle de Bellinzone, où il fallait apparemment encore surmonter quelques obstacles politiques – qui ont manifestement pris plus de temps que prévu. Et c'est la raison pour laquelle la SIHF semble ne plus être très regardante sur les délais.
En fin de compte, la fédération suisse de hockey sur glace n'a pas donné et ne donne pas une image d'elle-même très avantageuse. Même si l'on peut comprendre les efforts déployés pour conserver un membre de longue date de la Swiss League, toute cette intrigue entre le Tessin et les Grisons a l'air d'être un coup de force tessinois. D'autant plus que la Swiss League aurait pu compter sur Arosa, un club désireux d'être promu. Mais, apparemment, de puissants tireurs de ficelles agissent en arrière-plan du projet des Rockets et veulent imposer la survie de l'équipe ferme d'Ambri.
Dans ce spectacle indigne d'une ligue professionnelle, le perdant est d'une part la Swiss League qui, en tant que produit global, renoncerait volontiers aux Ticino Rockets, économiquement peu attractifs (moyenne de spectateurs la saison dernière: 114) et sportivement imprévisibles (52 (!) joueurs utilisés lors du dernier exercice), mais rarement compétitifs.
Et d'autre part, bien sûr, le HC Arosa qui, en tant que club traditionnel dans le pays, aurait attiré de nombreux fans dans les patinoires et aurait été un véritable argument de vente pour la ligue, qui cherche toujours désespérément un sponsor.
Le pire des cas n'est pas encore exclu: que les Ticino Rockets se retirent quand même (c'est théoriquement possible à tout moment) et que la Swiss League se retrouve, en fin de compte, avec seulement neuf équipes. Ce serait le comble de l'incompétence.
Adaptation en français: Yoann Graber