Les supporters romands seront à fond derrière Zoug en finale du championnat (début lundi soir). «Parce que si les Genevois gagnent, on les entendra pendant dix ans!»
03.05.2021, 16:1404.05.2021, 06:43
Un supporter de Lausanne ou Fribourg doit-il soutenir Genève-Servette en finale de National League, au nom de la solidarité romande? La question est sensible. «Je préfère ne pas m'exprimer sur le sujet. Que le meilleur gagne», dégage en fond de patinoire un soutien du LHC.
La finale
Acte I
La série au meilleur des 5 matches débute ce lundi soir sur la glace de Zoug. Les Alémaniques tenteront de décrocher un deuxième titre national après 1998, alors que Genève-Servette cherchera à soulever son premier trophée. Vainqueurs de la saison régulière avec 119 points (un record), Zoug a l'avantage de la glace mais il devra se méfier des Grenat, exceptionnels depuis le début des séries finales et au bénéfice de deux jours de repos supplémentaires (ats).
Il y aurait pourtant plein de bonnes raisons d'encourager Genève et de le reconnaître: l'équipe pratique un magnifique hockey, plusieurs de ses joueurs ont évolué dans d'autres clubs francophones par le passé, son entraîneur Pat Emond est un type sympathique et son adversaire n'est pas très populaire en Romandie, où le trophée n'a plus voyagé depuis 1983. Pourtant, encourager les Grenat apparaît impossible pour beaucoup, limite contre-nature. «Quand t'aimes pas quelqu'un, t'as beau faire tout ce que tu veux, si ça ne passe pas...», résume Arnaud, un fan fribourgeois qui s'en voudrait presque. «Je suis désolé pour les Genevois, ils ne m'ont rien fait. Mais ils auraient pu affronter Rapperswil, Lugano ou Glovelier, j'aurais été pour leur adversaire.»
Ce n'est pas que les Romands sont pour Zoug; ils sont plutôt contre les Genevois. «Parce que s'ils gagnent, on risque de les entendre un sacré moment», se marre «Raf», partisan du HC Ajoie depuis 40 ans. «On subira les mêmes fanfaronnades que celles qui ont accompagné le sacre des Français au Mondial 98», craint un habitué du Virage ouest (LHC).

Lausanne et Genève ne se sont jamais aimés, et ça ne va pas commencer cette semaine.Image: Keystone
La défiance envers Genève est très marquée à Lausanne et Fribourg, deux adversaires historiques des Aigles. «Je peux comprendre qu'on puisse ne pas du tout supporter Genève, explique posément Romain, fidèle vaudois. Moi-même, j'aurai un faible pour Zoug. Mais j'ai des amis qui sont farouchement contre Genève. C'est presque viscéral. Ils pourraient quitter la Suisse si les Grenat devenaient champions!»
Sébastien n'a pas encore fait ses cartons, même si ce suiveur du LHC s'attend à des jours pénibles. «Le pire, c'est qu'ils vont être champions, ces cons!»
«Il est clairement impossible pour moi de souhaiter une victoire de Genève-Servette. J'ai d'ailleurs du mal à comprendre qu'il puisse exister une solidarité romande. Il y a trop d'antagonisme durant la saison, et depuis des années, pour soutenir un rival en play-off. Cela dit, j'ai été heureux de suivre l'épopée d'Ajoie en Swiss League. J'ai vibré pour eux. Mais pour Genève, non, désolé. Les Grenat, c'est pire que Fribourg. Pire que tout.»
Sébastien, habitué de la Vaudoise Arena
Dans les fiefs des formations de deuxième division (Swiss League), le soutien va plutôt aux Servettiens. Un soutien qui doit beaucoup aux relations sportives entre le GSHC et ses clubs partenaires.
- en Valais, on est reconnaissant. «C'est quand même Genève qui nous a aidés à monter en Swiss League en nous filant des joueurs», rappelle un Valaisan. «Et puis on est Romand», ajoute Roland, 40 ans de fidélité au HC Sierre. Mais la solidarité francophone a ses limites. Et si Martigny était en finale contre Zoug? Bénéficierait-il du soutien des Latins? Roland change de perspective. Et de ton: «Il ne faut même pas m'en parler. Martigny? Alors ça, jamais!»
- à La Chaux-de-Fonds, Christophe encouragera aussi Genève. «Ils ont un jeu plus séduisant que celui de Zoug, bien plus formaté, estime cet abonné des Mélèzes. Et puis nous accueillerons des joueurs Grenat en licence B la saison prochaine, ce qui me fait pencher en leur faveur.»
- en Ajoie, enfin, l'indifférence est palpable. «Genève, c'est souvent le centre de tout. On l'observe dans les médias, et c'est un peu agaçant, pointe «Raf». Mais s'il peut être champion, pourquoi pas?»
Ses adversaires lausannois et fribourgeois préfèrent ne pas y penser. «C'est hors de question que les Genevois fassent le titre avant nous», s'emporte un fan des Lions vaudois, un peu inquiet par la tournure des évènements depuis le début des séries éliminatoires.
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