Nino Niederreiter a débuté samedi ses douzièmes séries éliminatoires en NHL par une victoire face aux Blues de Saint-Louis (5-3). Les Winnipeg Jets ont ainsi parfaitement lancé la période la plus importante de l'année, eux qui ont remporté la saison régulière dans le championnat nord-américain.
À peine la saison régulière terminée en tête, Nino Niederreiter avait tout de suite ciblé les nouveaux objectifs de son équipe:
Nino Niederreiter n’a encore jamais été sacré champion du monde non plus, mais à 32 ans, son choix est fait: «Je choisirais sans hésiter de remporter la Coupe Stanley. Enfant déjà, je jouais à la maison avec une mini-crosse, en rêvant de disputer un match 7 en finale», confie "El Nino", persuadé qu’il n’existe rien de plus grand, pour un joueur de hockey, que de ramener la Coupe Stanley chez lui.
Nino Niederreiter sait ce que c’est que de briller dans un match 7: il y a onze ans, le Suisse avait offert la qualification à Minnesota en prolongation face au Colorado, envoyant son équipe au deuxième tour.
Après une saison remarquable, les Jets figurent cette année parmi les grands favoris pour la Coupe Stanley. Nino Niederreiter en est conscient: «Nous avons une excellente position de départ, mais atteindre la finale reste un chemin long et ardu.» Dès le premier tour, il s’attend à un duel difficile: «Notre adversaire n’a rien à perdre et nous, nous sommes clairement favoris. On aborde ces séries match après match, mais bien sûr, on veut d’emblée remporter le premier.»
Ce qui est arrivé samedi face aux Blues de Saint-Louis, même si Niederreiter aurait préféré retrouver son ancienne équipe à ce stade de la compétition.
Dans la région où évolue actuellement Nino Niederreiter, le hockey sur glace occupe une place de choix — un engouement que le natif de Coire a perçu tout au long de cette saison exceptionnelle: «Toute la ville est extrêmement fière de nous, car c’est la première fois dans l’histoire de la franchise que nous remportons le Trophée des Présidents (réd: la récompense remise à l'équipe ayant accumulé le plus de points en saison régulière).»
Repêché en 2010 par les New York Islanders, le Suisse sait à quel point un sacre en Coupe Stanley compterait aussi pour la ville: «Winnipeg mérite de ramener la Coupe cette année. J’espère vraiment qu’on y arrivera », confie-t-il, visiblement convaincu.
L’ailier évolue sous les couleurs des Jets depuis un peu plus de deux ans, après avoir été échangé par Nashville. Et il s’est peu à peu acclimaté à une ville qui jouit d’une réputation mitigée parmi les joueurs de NHL. «Aujourd’hui, je trouve ça vraiment sympa ici. C’est très différent de Nashville: il s’y passe beaucoup moins de choses, et on sent que le hockey y occupe une place centrale. Les gens vivent pour ce sport», observe le triple vice-champion du monde. Un cadre qui peut parfois peser en saison, faute de distractions. «Mais quand on voit à quel point le hockey compte pour eux, c’est aussi ce qui rend l’endroit vraiment spécial», poursuit Niederreiter.
Nino Niederreiter, qui n'a pas inscrit son nom sur la feuille de match lors de l'acte I samedi, se montre globalement satisfait de sa saison régulière: en 82 matchs, l’attaquant a cumulé 37 points (17 buts et 20 passes), et il se donnerait la note de cinq sur six pour l’ensemble de l’exercice. Il reconnaît aussi que son rôle a évolué par rapport à ses premières années, ce qui ne facilite pas sa production offensive.
Cette saison, Niederreiter a le plus souvent évolué dans une ligne défensive, chargée d’empêcher les meilleurs blocs adverses de marquer, ce qui a un impact sur ses propres statistiques offensives. Même un joueur expérimenté comme Niederreiter doit d’abord s’habituer à un tel rôle, comme il le reconnaît lui-même:
Interrogé sur sa place au sein de cette ligne de «neutralisation», Nino Niederreiter explique «apporter une touche offensive à notre trio. Et avec l’expérience, je sais aussi à quel moment on peut prendre des risques et quand il vaut mieux jouer la sécurité.» Il évoque également des situations dites “50/50”, lors desquels lui et ses coéquipiers font le choix de rester prudents — un équilibre qui a bien fonctionné tout au long de la saison.
Nino Niederreiter garde un œil attentif sur le hockey suisse, en particulier sur son club formateur, l’EHC Coire. Son coéquipier Nikolaj Ehlers s’est lui aussi passionné pour la Swiss League cette saison: il suivait régulièrement les matchs de l’EHC Viège, où son père Heinz officie actuellement comme entraîneur. Et lorsque les deux équipes s’affrontaient, Niederreiter et Ehlers les regardaient ensemble.
Encore lié aux Winnipeg Jets pour deux saisons, Nino Niederreiter ne sait pas encore de quoi l’avenir sera fait. À 32 ans, alors qu’il entame la phase descendante de sa carrière, l’ailier préfère se concentrer sur l’essentiel: les play-offs de la NHL.