La grande première du breaking aux JO a été mouvementée. Depuis la prestation de l'Australienne Rachel «Raygun» Gunn, moquée sur les réseaux sociaux, certains contestent la présence de ce sport aux Jeux olympiques et regrettent amèrement la disparition du karaté.
Mais l'épreuve féminine, tenue vendredi place de la Concorde, n'a pas uniquement été marquée par le style si particulier de la breakeuse australienne. En pré-qualification, une autre image a fait le tour du monde. Celle de l'Afghane Manizha Talash, déployant durant sa battle une cape sur laquelle était écrit «Free Afghan Women», soit en Français «Libérez les femmes afghanes».
Si Talash a été chaudement applaudie par le public du parc urbain - et saluée par son adversaire, la Néerlandaise India Sardjoe - lorsqu'elle a dévoilé son message en faveur de la cause des femmes de son pays, celui-ci n'a pas été du goût du Comité international olympique (CIO). «Bgirl Talash a été disqualifiée pour avoir affiché un message politique sur sa tenue vestimentaire en violation de la règle 50 de la charte olympique», a déclaré la Fédération internationale de danse sportive.
Pratiquant le breaking dans un groupe exclusivement masculin, Manizha Talash a souvent fait l'objet de menaces de mort. Elle a été contrainte de fuir son pays en 2021, après l'arrivée au pouvoir des talibans. Son parcours l'a menée au Pakistan puis en Espagne, où elle est aujourd'hui réfugiée. «Je ne suis pas partie d’Afghanistan parce que j’ai peur des Talibans ou parce que je ne peux pas y vivre. Je suis partie pour faire ce que je peux pour les filles d’Afghanistan, pour ma vie et mon futur», avait-t-elle déclaré en marge de la compétition.
Avant d'être disqualifiée, Talash s'était inclinée 3-0 dans la battle d'ouverture, son seul et unique duel dans ces Jeux olympiques. Son adversaire, la Néerlandaise India Sardjoe, a pour sa part pris la quatrième place du tournoi. La première championne olympique de l'histoire du breaking est Japonaise et elle se nomme Bgirl Ami.
(roc)