«On a vécu deux semaines fantastiques avec des Suisses performants», s'est félicité Laurent Prince, président de Swiss Paralympic, dimanche au micro de la RTS après les succès de Catherine Debrunner et Marcel Hug sur le marathon des Jeux.
L'instance a des raisons d'être satisfaite. Alors qu'elle tablait sur 14 médailles, comme à Tokyo il y a trois ans, 21 breloques ont été décrochées cette année à Paris. C'est le meilleur total de la Suisse depuis les Jeux d'Atlanta en 1996. Si le bilan de 43 médailles en 1984 à Stoke Mandeville et New York paraît loin, il ne faut pas oublier que les Jeux paralympiques se sont internationalisés et qu'il est désormais difficile de performer autant malgré l'accroissement du nombre d'épreuves.
La délégation helvétique prend au final une remarquable 14e place au classement des médailles – grâce à huit titres, huit breloques en argent et cinq en bronze. Entourée de l'Ouzbékistan et de la Pologne, elle talonne de près le Canada et devance l'Espagne. Il n'y a qu'à Rome en 1960 où la Suisse a fait mieux (13e), c'est dire la performance des athlètes emmenés cette année par une excellente Catherine Debrunner.
La Thurgovienne de 29 ans était particulièrement attendue après son titre sur 400 mètres à Tokyo puis ses Mondiaux 2023 aboutis en France. Or avec cinq médailles d'or et une en argent, Debrunner ne s'est pas liquéfiée. Elle s'est illustrée sur toutes les distances – du 100 mètres au marathon – et est l'une des grandes dames des Jeux paralympiques de Paris 2024.
Toujours en para-athlétisme, ce fut plus difficile pour le vétéran Marcel Hug, 38 ans. Il n'a pas réédité ses exploits de Tokyo et s'est contenté du bronze sur 800 mètres et de l'argent sur 1500 et 5000 mètres. C'est finalement ce dimanche, lors de la dernière journée de compétition, que Marcel Hug a glâné ce qu'il était venu chercher: l'or paralympique. Cela fait trois titres consécutifs pour lui dans la discipline mythique du marathon. C'est un monument.
La donne est identique pour Manuela Schaer. La Lucernoise a fait moins bien qu'à Tokyo, mais elle s'est imposée sur le 800 mètres T54 et a remporté une médaille d'argent sur 400 mètres. Ces deux nouvelles breloques viennent confirmer la tradition du fauteuil helvétique. Nottwil (LU) – où se trouve le Centre suisse des paraplégiques et des installations sportives de haut niveau – reste une place forte du para-athlétisme et une fabrique à champions.
La délégation a également brillé cette année en para-cyclisme, avec pas moins de quatre médailles sur route et une sur piste, toutes remportées par des femmes: Flurina Rigling (qui aura l'honneur de porter le drapeau suisse lors de la cérémonie de clôture ce dimanche soir), Franziska Matile-Doerig et Celine van Till. Cette dernière pratiquait le para-dressage puis le para-athlétisme avant de se mettre il y a deux ans au cyclisme. Les autres médailles proviennent du badminton et c'est une première pour la Suisse, ainsi que de la natation où Leo McCrea – dont la mère est Vaudoise – est devenu champion paralympique du 100 mètres brasse.
C'est la République populaire de Chine qui se hisse haut la main à la première place du tableau des médailles. L'empire du Milieu a fait une razzia en para-athlétisme et para-natation et quitte la France avec 220 médailles dont 94 en or. Excédent de bagages assuré à l'aéroport. La Chine devance la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. La France, pays hôte, termine huitième de ses Jeux conformément à ses attentes.