Alors que Charlie Dalin, Yoann Richomme et Sébastien Simon en ont terminé avec leur tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, le Vendée Globe est loin d'être achevé pour les autres skippers encore en lice.
Ceci vaut autant pour les derniers en approche du cap Horn que les prochains à entrevoir la ligne d'arrivée, actuellement positionnés dans l'Atlantique Nord, où ils s'apprêtent à franchir une dorsale anticyclonique, qui sera suivie d'une dépression hivernale en approche par l'Ouest, aux Açores. Des vents de 50 nœuds, soit plus de 90 km/h, ainsi que des vagues de 10 mètres de haut, sont attendus.
Le danger concerne le groupe allant du quatrième Sam Goodchild à la 13e Samantha Davies, ce qui inclut donc la Genevoise Justine Mettraux, classée provisoirement 8e de l'épreuve.
Les organisateurs décrivent le phénomène comme «l’un des plus violents» que les skippers ont rencontré depuis le départ des Sables-d'Olonne. «C’est inquiétant. Tout le monde est un peu dans l’expectative», a concédé samedi dans un communiqué du Vendée Globe le Français Jérémie Beyou, cinquième à la mi-journée, au sujet des conditions météorologiques.
Dans ce contexte, les choix que feront les navigateurs dans les prochaines heures seront primordiaux. «On regarde avec attention ce qui arrive, et c’est pas mal stressant. Tout le monde aimerait bien trouver un chemin qui soit praticable. Tout va en fait dépendre du passage de la dorsale, du moment où nous en sortirons. La dépression est très creuse. Est-ce qu’on va se retrouver devant, au milieu ou derrière le front? C’est hyper dur à dire», a détaillé le skipper «Charal».
«Il vaut mieux éviter d’aller se mettre dedans», a abondé Nicolas Lunven auprès de Ouest-France, alors qu'il devance Justine Mettraux de moins de 100 milles. La première féminine, justement, ne manque pas de rappeler que ces conditions interviennent à un moment où les bateaux sont autant fatigués que les corps, ce qui rend la situation encore plus complexe à gérer.
Il serait dommage de subir une avarie grave aussi proche du but. Mais voilà: en hiver, l'Atlantique Nord peut se révéler «encore plus redoutable que les mers du Sud en plein été austral», confiait il y a encore quelques jours Paul Meilhat sur «Biotherm». Justine Mettraux est prévenue. Or étant donné les faibles écarts qui la séparent de la quatrième place, la navigatrice «TeamWork-Groupe Snef» pourrait aussi profiter de cette période délicate pour gagner quelques positions au classement.