Le Français Joan-Benjamin Gaba (24 ans) est devenu champion du monde de judo des moins de 73 kg, dimanche 15 juin à Budapest. En finale, il a battu le Brésilien Daniel Cargnin grâce à un waza-ari. Tout de suite après sa victoire, le natif des Yvelines a laissé éclater sa joie sur le tatami, avant d'enlacer chaleureusement son adversaire, pour le féliciter.
A première vue, cette scène semble banale. D'autant plus qu'en célébrant, Joan-Benjamin Gaba ne fait qu'écarter les bras en regardant le public et pointe ensuite le doigt vers le ciel. Rien de très ostensible donc. Et il n'y a aucune provocation envers son opposant ou les spectateurs. Pourtant, cette démonstration de joie a valu des critiques au Français.
Elles émanent de puristes du judo, notamment au Japon (où est né cet art martial à la fin du 19e siècle), comme le fait savoir RMC Sport. Ces critiques reprochent au Français un manque de modestie, vertu cardinale dans le judo. Elles estiment aussi que fêter avant de saluer son adversaire est contraire à l'esprit de ce sport.
Dans ce même média, Joan-Benjamin Gaba a répondu à ses détracteurs en justifiant sa célébration:
Le tout frais champion du monde, également vice-champion olympique en titre, a aussi souligné une différence culturelle avec les Japonais:
Gaba, qui assure n'avoir jamais reçu d'avertissement de la part des instances du judo, va même plus loin en confiant que ce mutisme des judokas nippons le dérange:
Pour le Français, célébrer une victoire devant son adversaire n'a rien à voir avec de l'irrespect envers ce dernier: «Ce n’est pas parce que je te respecte que je ne peux pas montrer que je suis content d’avoir gagné», philosophe le Tricolore.
Les vagues qui ont suivi sa célébration, pourtant peu spectaculaire, nous rappellent qu'en judo, on ne rigole pas avec les principes. Dans pléthore d'autres sports, cette scène n'aurait pas fait couler la moindre goutte d'encre. (yog)