Sur le papier, tout était réuni pour que les Bleues bénéficient d'un formidable soutien populaire vendredi: un match à fort enjeu face à un adversaire prestigieux, le tout dans un magnifique stade et en pleine période de vacances scolaires. Alors forcément, quand les joueuses ont appris que seulement 30'267 spectateurs avaient pris place dans un stade (le Groupama Stadium de Lyon) qui peut en contenir le double, certaines d'entre elles ont fait la grimace.
Le sélectionneur Hervé Renard avait senti que la partie n'était pas gagnée (en tout cas en tribunes) à la veille de la rencontre, dans une région qui pourtant adore le foot féminin. Aussi le sélectionneur avait-il lancé un appel afin d'encourager les «indécis» à se rendre au stade:
Hervé Renard aura donc été entendu et l'affluence de vendredi constitue un record pour un match des Bleues en France hors Coupe du monde. Ses joueuses l'ont malgré tout vécu comme un échec. Dans Le Parisien quelques jours avant la rencontre, Amandine Henry (98 sélections) avait d'ailleurs avoué «ne pas comprendre» le manque d’enthousiasme autour de son équipe.
Le prix ne justifie pas ce désintérêt puisque les places étaient vendues entre 10 et 50 euros l'unité (entre 7 et 35 euros pour les licenciés de la Fédération Française de Football). Des tarifs raisonnables pour voir une équipe compétitive et séduisante, victorieuse 2-1 de l'Allemagne et ainsi qualifiée pour la finale de la Ligue des Nations.
Mercredi, la France affrontera une autre nation déçue par ses supporters: l'Espagne. Cette dernière a éliminé les Pays-Bas 3-0 devant des gradins clairsemés. Moins de 22'000 spectateurs avaient en effet pris place à La Cartuja, une enceinte qui peut en accueillir près de 60'000.
«La faible promotion du match (réd: déplacé de Cadiz à Séville 16 jours plus tôt) et les difficultés d'accès au stade ont abouti à cette image de désolation», a taclé le media Relevo. Comme en France, il s'agit malgré tout d'un record d'affluence pour un match de la sélection féminine en Espagne.
C'est dans ce même stade qu'Espagnoles et Françaises se produiront mercredi pour ce qui sera la première finale de la Ligue des Nations féminine, une nouvelle épreuve qui n'a visiblement pas encore trouvé son public.
(jcz)