Gregor Kobel, comment qualifieriez-vous ces dernières semaines?
C'est un rêve! Se retrouver dans le top 4 avec Dortmund, c'est le pied. Cela n'est pas arrivé si souvent par le passé. C'est une histoire cool - pour moi et pour le BVB.
Quels souvenirs gardez-vous du mémorable 4-2 en avril dernier, lors du quart de finale retour contre l'Atlético Madrid?
C'était extrêmement spécial. Le scénario du match en lui-même était déjà passionnant, avec des hauts et des bas. Mais, pour une raison ou une autre, j'étais relativement serein et calme intérieurement pendant tout le match - même après les deux buts encaissés. A 2-2, je n'ai pas ressenti de nervosité. D'une certaine manière, j'ai toujours eu l'impression que nous allions y arriver.
Comment percevez-vous le public lors de ces soirées magiques?
Le soutien de nos supporters, c'est toujours la grande classe. Mais lors de tels matchs, les spectateurs sont encore plus bruyants, l'atmosphère semble en quelque sorte plus électrique, et l'énergie se transmet alors aussi à nous, joueurs.
Ces impressions restent-elles quelque part en mémoire?
Pour être tout à fait honnête, je n'ai pas eu le temps de m'y attarder, car les choses vont actuellement très vite pour nous. Il est possible qu'il en reste quelque chose pour l'avenir: pour un gardien, les valeurs d'expérience sont importantes, beaucoup de choses se décident dans la tête. Mais justement, actuellement, seul le moment présent compte, le prochain match. Nous sommes en plein dans la compétition. C'est la seule chose à laquelle je pense, l'avenir est actuellement très loin.
Allez-vous disputer ce mardi le plus grand match de votre carrière?
Ce match figure certainement en tête de ma liste. Je n'ai encore jamais disputé de demi-finale retour de Ligue des champions. Il pourrait donc bien déjà s'agir du plus grand match de ma carrière, oui.
Comment faire pour atteindre la finale?
Nous devons nous montrer concentrés. Pas comme lors de la phase de groupes, où nous avions livré à Paris notre pire match dans cette Ligue des champions. Nous devons nous comporter en équipe. Chacun doit aider l'autre, se porter garant pour lui. Le PSG dispose de tellement de qualité qu'il peut être incroyablement dangereux. En plus d'une performance maximale de notre part, il faudra probablement aussi un peu de chance.
Quelle qualité de Dortmund pourrait être déterminante?
En compétition européenne, nous sommes capables d'obtenir un résultat de premier plan à chaque match. Notre constance est évidente, même contre des équipes meilleures sur le papier. Nous avons progressé de match en match en Ligue des champions. Notre équipe est très bien équilibrée offensivement et défensivement. Le mélange des âges dans l'effectif convient également. Et en Coupe d'Europe, nous avons très, très bien défendu, avec cinq "clean sheets". Nous méritons d'être en demi-finale.
Qu'est-ce qui a été nécessaire de votre côté pour arriver à un tel niveau?
J'ai beaucoup investi. En fait, cela commence dès l'enfance. Les nombreux hauts et bas en font partie, tout comme la manière de les gérer. J'ai fait de bonnes expériences, mais aussi de mauvaises. Le travail, l'énergie que j'ai mise, reste toujours aussi grand, jusqu'à aujourd'hui.
Vous êtes arrivé en Allemagne il y a maintenant dix ans. Votre statut s'est largement modifié. Comment voyez-vous votre rôle au BVB?
On ne peut pas revendiquer un rôle dans une équipe de football. On y grandit. J'aime faire partie de ce groupe, pouvoir m'y investir. J'aime aborder les objectifs ensemble. Et c'est vrai, j'essaie de regarder vers l'avant et de continuer à me développer tout au long de ma carrière. Etre critique envers soi-même n'a jamais été, et n'est pas, un inconvénient.
Mais depuis bientôt deux saisons, vous êtes le gardien no 1 de la Bundesliga selon les experts.
C'est un honneur pour moi. Enfant, je regardais toujours vers l'Allemagne. La grande nation du football, la Bundesliga.