La Française Sounkamba Sylla (26 ans) portait un accessoire inhabituel pour une sprinteuse, lors des derniers Championnats d'Europe d'athlétisme à Rome en juin: une casquette. Et ce n'était pas pour protéger sa tête du soleil.
Non, si la spécialiste du 400 mètres arborait ce couvre-chef, c'est pour une raison religieuse. Il s'agit d'une «solution trouvée avec la Fédération et le ministère des Sports pour résoudre un conflit autour du port du voile», explique RMC Sport. Habituellement, la native de Laval – de confession musulmane – porte un voile en compétition. Mais voilà, le ministère des Sports a fait pression pour qu'elle y renonce. Elle a donc accepté le compromis de la casquette.
Pour bannir le foulard islamique chez les athlètes françaises, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a mis en avant son «attachement à un régime de laïcité strict» et «l'interdiction de toute forme de prosélytisme».
Sounkamba Sylla, qui sera alignée sur les relais 4x400 mètres mixte et féminin, devra donc à nouveau couvrir ses cheveux avec une casquette.
Pourtant, la fédération internationale d'athlétisme (World Athletics) autorise le port du voile. C'est aussi le cas d'autres sports, par exemple le football, le tennis ou le rugby.
Le Comité international olympique (CIO) n'émet, lui non plus, aucune interdiction du foulard islamique et se plie aux règles propres à chaque discipline. Et même en France, «la loi n'interdit pas explicitement le port du voile», rappelle Franceinfo. Ce média précise:
🇨🇵 Les Bleues (Sounkamba Sylla, Louise Maraval, Alexe Déau et Amandine Brossier) terminent cinquièmes d'une finale du 4x400 m très relevée dans l'excellent chrono de 3'23"77 ! 👏
— STADION (@stadion_actu) June 12, 2024
🚀⏱️ Chronométrée en 49"28 lancée, Amandine Brossier réalise la meilleure performance d'une… pic.twitter.com/6XpENl0JV2
Mais aux JO de Paris, aucune athlète représentant la France ne pourra porter de voile, peu importe la discipline, puisque ce sont les instructions du ministère des Sports qui font foi. Celui-ci n'a toutefois pas le pouvoir d'imposer aux autres nations cette obligation.