C'était tendu au sein de l'écurie Ferrari lors du Grand Prix de Miami, dimanche. La faute à des consignes de course données à Lewis Hamilton et Charles Leclerc, que les deux pilotes n'ont pas vraiment appréciées.
C'est le Britannique qui a manifesté le plus vigoureusement son désaccord à la radio, en pleine course. Ses propos c(l)ash font le tour des médias.
A quelques tours de la fin, alors qu'Hamilton est 7e, la direction de la Scuderia lui demande de laisser passer son coéquipier Leclerc, 8e et juste derrière lui. Le Monégasque paraît plus rapide et est directement menacé par Carlos Sainz (Williams), qui le talonne.
Après un tour et demi de statu quo, Hamilton finit par laisser passer Leclerc, non sans s'être plaint qu'il avait déjà dû faire pareil en Chine, relève RMC Sport. Le septuple champion du monde peste ensuite:
Mais Lewis Hamilton n'a pas tenu sa promesse: il avait encore quelque chose à dire. De très acide, même. «Vous voulez aussi que je laisse passer Sainz?», a-t-il ironisé dans son micro. De quoi faire bien comprendre sa colère à la direction de Ferrari.
La réponse sarcastique de Lewis Hamilton à la radio après avoir relaissé passer Charles Leclerc 💀💀
— Off Track (@OffTrack_FR) May 4, 2025
📻 Ingénieur : "Sainz est à 1,4 seconde derrière."
📻 Hamilton : "Vous voulez que je le laisse passer lui aussi ?"#F1 #MiamiGP pic.twitter.com/SWDumw2YFG
Hamilton avait déjà montré son agacement quelques tours plus tôt. Il était alors juste derrière son coéquipier Charles Leclerc, mais paraissait plus rapide sur le moment. «Je vais rester assis là toute la course?», a fulminé le Britannique dans la radio. Après quoi la Scuderia a demandé à Leclerc de laisser passer son coéquipier. Face à l'incapacité d'Hamilton de rejoindre le 6e, Kimi Antonelli (Mercedes), c'est le Monégasque qui s'est plaint, à son tour, de devoir rester derrière le Britannique, pendant qu'Antonelli s'échappait, raconte L'Equipe.
Au final, Leclerc a terminé 7e de ce Grand Prix de Miami, Hamilton 8e. Des résultats qui confirment le début de saison décevant des deux pilotes de la Scuderia: Leclerc est 5e du général et Hamilton 8e. Très loin derrière le leader, Oscar Piastri (McLaren), vainqueur en Floride.
Malgré leur clash (indirect), les deux coéquipiers chez Ferrari se sont donné une accolade après la course et ont joué la carte de la diplomatie. «Je ne sais pas ce que Lewis (Hamilton) demandait, mais je ne lui en veux pas», a pardonné Charles Leclerc.
De son côté, le directeur de l'écurie italienne, Frédéric Vasseur, a lui aussi calmé la situation devant la presse, tout en maintenant que le staff avait pris les bonnes décisions en donnant ses consignes:
C'est la première fois que des tensions apparaissent publiquement entre les deux pilotes de Ferrari. Avec l'arrivée de la superstar Lewis Hamilton (40 ans) cette année, de nombreux experts craignaient une guerre des égos avec l'étoile montante de la F1 et pur produit de la Scuderia, Charles Leclerc (27 ans), 3e au général en 2024 et en quête d'une première couronne.
Mais les deux hommes ont réussi à cohabiter sans problème. En conférences de presse, Leclerc a même multiplié les propos élogieux à l'égard de son aîné. Avant ce Grand Prix de Miami, le Monégasque déclarait encore dans des propos repris par Motorsport:
En même temps qu'il se réjouissait de la collaboration avec le septuple champion du monde, Leclerc faisait preuve de modestie. A la question de savoir s'il était «Monsieur Ferrari» compte tenu de sa loyauté à l'écurie au cheval cabré, il répondait:
Même si la guerre des égos crainte n'a pas existé – en tout cas jusqu'à ce dimanche –, c'est plutôt Lewis Hamilton qui aurait pu allumer un brasier, avec notamment deux actes racontés par L'Equipe.
En tout début de saison, le Britannique publiait sur ses réseaux sociaux un remake d'une scène d'un film des années 1980, La folle journée de Ferris Bueller. La scène en question? Le pilote reprend la place d'un voiturier, qui s'amusait au volant d'une Ferrari. De quoi laisser entendre qui est le véritable boss de l'écurie...
Quelques heures plus tard, en conférence de presse, Hamilton faisait «semblant de ne pas comprendre» une question l'invitant à parler des qualités de Charles Leclerc. Le quotidien sportif français précise:
A Miami, l'ancien pilote de Mercedes a donc osé toucher à l'icône. Même si c'était de manière indirecte. Reste à savoir si ces tensions ne se transformeront pas en combat des chefs au sein de la même écurie, comme ça a été le cas plusieurs fois par le passé en Formule 1. Les exemples d'as du volant qui ne respectent pas les consignes de leur staff ou même qui se frottent – au sens propre, y compris – à leur coéquipier ne manquent pas.
Ferrari n'a pas été épargnée, comme le rappelle Motorsport. En 1990, Nigel Mansell claquait la porte de l'écurie après seulement une année de collaboration avec Alain Prost, convaincu que ce dernier, nouveau venu, avait retourné l'équipe contre lui pour obtenir des avantages et un meilleur matériel.
En 2019, après des tensions en cours de saison, notamment via des messages radio en pleine course, Charles Leclerc et Sebastian Vettel s'accrochaient lors du GP du Brésil. Résultat? Un double abandon.
Hamilton a, lui aussi, connu pareille mésaventure. Chez Mercedes, il a eu deux contacts (Grand Prix de Belgique 2014 et Grand Prix d'Espagne 2016) avec son coéquipier Nico Rosberg. Ce dernier a même essayé de faire sortir de la piste le Britannique en Autriche, en 2016. Des accrochages qui les ont empêché de gagner certaines courses et ont même brisé leur amitié.
On espère désormais pour Ferrari et tous ses fans que la cohabitation entre Charles Leclerc et Lewis Hamilton ne se transformera pas en rivalité toxique, avec toutes les conséquences négatives que ça impliquerait. On aura un premier élément de réponse le 18 mai lors du Grand Prix d'Emilie Romagne.