Malorie Blanc a connu un début 2024 très mouvementé. Fin janvier, la skieuse valaisanne (20 ans) se faisait connaître du grand public grâce à ses exploits aux Championnats du monde juniors: l'or en super-G et l'argent en descente et en combiné par équipes. Moins de deux semaines plus tard, elle chutait lors de la descente de Coupe d'Europe à Crans-Montana, avec de gros dégâts au genou gauche: une déchirure du ligament croisé antérieur et une déchirure du ménisque externe, notamment.
«Mais je suis à nouveau en forme», sourit Malorie Blanc au bout du fil, un peu plus de six mois après son accident.
A tel point que la jeune femme, membre du cadre B helvétique, a déjà en tête une date de retour sur les skis: le 12 septembre, à Zermatt. «Forcément, j'appréhende un peu, mais on va y aller gentiment, étape par étape», anticipe la Valaisanne, qui rêve de disputer une course en Coupe du monde.
Mais avant de rechausser les lattes, elle s'apprête à relever, ce vendredi, un autre défi. Et il est insolite pour une skieuse, puisqu'il a lieu loin des pistes. L'endroit en question? Le lac Léman, entre Vevey (VD) et Chillon (VD). C'est là que Malorie Blanc nagera pour la bonne cause. Elle a accepté, en juin, l'invitation de l'association Léman hope, qui récolte des fonds pour des jeunes en rémission du cancer (lien vers le site en cliquant ici).
L'organisme a créé l'événement Swim4hope, où cinquante équipes de nageurs se relaient sur trois jours pour traverser le lac, de Genève à Chillon. L'argent récolté servira à financer des croisières sur le Léman pour ces enfants et ados en rémission.
«J'ai tout de suite accepté. C'est une cause qui me tient à cœur, parce que j'ai, dans ma famille proche, une personne qui a eu le cancer», s'émeut Malorie Blanc, qui fait partie de l'ultime relais avec huit autres ambassadrices.
Alors autant dire qu'elle ne prend pas ce challenge à la légère. «J'espère faire un kilomètre. C'est très différent du ski comme effort, où les courses sont courtes. Je ne peux pas trop faire de brasse, c'est déconseillé pour le genou avec la blessure que j'ai eue. Alors je pense partir sur un crawl à un bon rythme, mais sans me griller directement». Elle s'arrête, puis rigole:
La skieuse d'Ayent n'a pas pu s'entraîner spécifiquement pour ce défi dans l'eau. Et ce même si elle a effectué sa réathlétisation sur les rives d'un autre lac, celui de Neuchâtel. L'intense travail avec Florian Lorimier (ex-préparateur physique de Didier Cuche, entre autres) à Auvernier (NE) ne lui en a pas laissé le temps. Et, contrairement au programme d'autres athlètes (Rafael Nadal, par exemple), celui de Malorie Blanc ne comportait aucun exercice aquatique.
Mais pour réussir son challenge vendredi dans le Léman, elle pourra compter sur son esprit de compétition et son plaisir, depuis toujours, à être dans l'eau. Le «depuis toujours» n'est, ici, pas usurpé: si Malorie Blanc est presque née avec des skis aux pieds, c'est bien dans... une piscine que sa mère a accouché.
Et puis, la jeune Valaisanne rêvait, enfant, de devenir océanographe. Logique, donc, qu'elle soit si à l'aise sur la neige: ce n'est, finalement, que de l'eau refroidie.