Ce champion du monde avec Xhaka a eu une carrière démente
L’équipe de Suisse M17 a réalisé un parcours plus qu’honorable au Qatar, où elle a atteint les quarts de finale de la Coupe du monde, avant de tomber vendredi face au Portugal.
Cette performance a inévitablement ravivé de bons souvenirs. En 2009, la sélection U17 avait marqué l’histoire en remportant le Mondial au Nigeria. En route vers le titre, la Suisse avait gagné ses sept rencontres, notamment contre les grandes nations du football que sont le Brésil et l’Allemagne, où évoluaient alors des joueurs comme Neymar, Casemiro ou Götze.
Après ce titre, les trajectoires des joueurs ont été très différentes. Certains, comme Granit Xhaka ou Ricardo Rodriguez, évoluent aujourd’hui dans les meilleures ligues européennes et sont devenus des piliers incontournables de la Nati. D’autres, comme Robin Vecchi ou Kofi Nimeley, n’ont jamais réussi à percer dans le football professionnel. Et puis il y a ceux qui se situent quelque part entre les deux. C'est le cas notamment de Nassim Ben Khalifa, qui gagne aujourd’hui sa vie au Japon. Il a certes pu devenir footballeur professionnel, mais il n'a jamais atteint la grande scène internationale.
Le parcours imprévisible de Chappuis
Charyl Chappuis, lui, se trouve encore dans une catégorie différente. A 21 ans, il émigre en Thaïlande, où il devient international et une véritable célébrité. Il compte aujourd’hui plus de 1,3 million d’abonnés sur Instagram. «Ma carrière, ça a été les montagnes russes», confie-t-il lors d’un entretien avec CH Media, groupe auquel watson appartient.
Après la Coupe du monde U17, à laquelle Chappuis a joué chaque minute, de nombreuses portes s’ouvrent pour l’ancien junior de GC. La Juventus frappe ainsi à deux reprises. Chappuis refuse, par peur du mal du pays, mais aussi parce qu’il souhaite d’abord s’imposer dans le football professionnel suisse.
Cette perspective ne se réalisera finalement pas. Charyl Chappuis ne dispute aucun match de Super League avec GC, et ses passages à Locarno et Lugano en Challenge League ne lui permettent pas non plus de percer. Puis survient l’offre de Buriram United, le club le plus titré de Thaïlande.
En Thaïlande, les événements s’enchaînent. Avec Buriram, il remporte le quadruplé dès sa première saison. Chappuis, dont la mère est Thaïlandaise, fait alors ses débuts avec l’équipe nationale et marque. Peu après, il inscrit quatre buts pour conduire son pays à la victoire lors du Championnat d’Asie du Sud-Est, s’attirant définitivement le cœur des supporters.
Charyl Chappuis devient une superstar, sur le terrain et en dehors. Métis, il se distingue par son physique et devient rapidement un véritable séducteur. Il peut à peine sortir de chez lui sans être reconnu.
L’ancien champion du monde avec les M17 évolue aujourd’hui en deuxième division, au Bangkok FC. L’effervescence autour de lui s’est quelque peu calmée, même s’il forme avec sa femme, une influenceuse reconnue, un véritable couple de célébrités. Leur fils de huit mois attire lui aussi l’attention, grâce à des vidéos publiées sur TikTok.
Faire venir un autre champion du monde
Charyl Chappuis a suivi avec beaucoup d’attention le Mondial U17 organisé cette année au Qatar. Il se dit impressionné par le parcours de la Suisse et adresse un compliment particulier au jeune Mladen Mijajlovic, qu’il qualifie de «petit magicien».
Les performances convaincantes des moins de 17 ans ont inévitablement ravivé les souvenirs de 2009, notamment la finale, lorsque la Suisse s’est imposée face au Nigeria devant 60 000 spectateurs. «C’était l’une des plus belles périodes de ma vie», assure Chappuis. «Sans ce titre, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui.»
Seize ans plus tard, il entretient encore des contacts avec certains de ses anciens coéquipiers. «J’ai encore des nouvelles de Nimeley, Buess et Spiegel de temps en temps», raconte-t-il. Il échange également environ une fois par an avec le capitaine de la Nati, Granit Xhaka. Mais celui avec qui il communique le plus est Nassim Ben Khalifa, qui évolue depuis quelques années au Japon et donc sur le même continent. «J’essaie de le faire venir en Thaïlande», dit-il en riant. Jusqu’ici, sans succès.
