Une prolongation de contrat jusqu'en 2026 a été présentée au sélectionneur de l'équipe de Suisse. Mais Murat Yakin ne la signera pas tout de suite. Cela signifie que le patron de la Nati se rendra à l'Euro en Allemagne sans savoir comment, si et où il poursuivra sa carrière après la compétition (14 juin -14 juillet).
Après la phase de qualification en dents de scie (la Suisse a validé son billet en obtenant une peu glorieuse 2e place), Yakin était sous le feu des critiques et devait craindre pour son poste.
Mais voilà qu'une nouvelle offre lui est aujourd'hui proposée.
L'ASF préférait cette fois une solution intermédiaire: Ok pour prolonger le sélectionneur, mais pas sans conditions. En d'autres termes, Yakin devrait atteindre des objectifs prédéfinis lors de l'Euro (8e de finale? quart?) pour mériter de rester à la tête de l'équipe nationale. Tout cela est désormais obsolète, car Yakin ne signera pas avant l'Euro, quelle qu'en soit la raison.
Il précise cependant que les discussions avec ses dirigeants sont bonnes. Il dit que les deux parties sont d'accord pour se concentrer en premier lieu sur l'Euro qui débute dans trois mois (la Nati est tombée dans le groupe A avec l'Allemagne, la Hongrie et l'Ecosse). Et le sélectionneur fait maintenant bien meilleure impression qu'à la fin de l'automne, lorsque les résultats faisaient défaut sur le terrain. Yakin avait aussi été marqué à cette époque par le décès de sa mère.
Revoilà le Yakin combatif, sûr de lui et serein. Celui qui enthousiasmait les foules lors de ses débuts à la tête de l'équipe nationale. Le sélectionneur aurait peut-être accepté de signer une prolongation sans cette fameuse clause de performance, dont il ne tient toutefois pas rigueur à l'ASF. Il ne semble pas avoir été blessé par la proposition faite par ses dirigeants, estimant au contraire que la perspective de poursuivre avec la Suisse après l'Euro signifie beaucoup pour lui. Son ambition est avant tout de faire ses preuves lors du tournoi continental cet été. Mais pour quoi? Ou pour quoi?
Yakin n'a pas oublié le manque de soutien en automne, notamment de la part de son supérieur hiérarchique, le directeur de la Nati Pierluigi Tami.
C'est la raison pour laquelle l'ASF prend un risque en ne faisant pas tout ce qui est en son pouvoir pour prolonger son sélectionneur. Car que se passerait-il si la Nati atteignait les quarts de finale à l'Euro? Murat Yakin n'aurait alors pas à se soucier du manque d'opportunités. Et la Fédération devrait trouver son remplaçant dans l'urgence pour les qualifications au Mondial 2026.