Tout était encore possible dans le groupe E - le plus dense de cet Euro - avant les matchs de la dernière journée. Les quatre nations disposaient toutes de trois points lorsque Slovaques et Roumains d’un côté et Ukrainiens et Belges de l’autre s’apprêtaient à croiser le fer à partir de 18h.
Une soirée riche en rebondissements était attendue, mais il planait tout de même le spectre d’un nouveau match de la honte. Et pour cause, un nul entre la Slovaquie et la Roumanie assurait à ces deux équipes la qualification, quand une victoire pouvait mener l'autre à l'élimination. Il valait donc peut-être mieux partager les points et laisser l'Ukraine et la Belgique se disputer le dernier ticket.
Certains craignaient de revivre cet RFA-Autriche remporté 1-0 par les Allemands de l’ouest à Gijón au Mondial 1982, à moindre échelle bien sûr, tant les images de ce match historique ont scandalisé l’Algérie et le monde du football. La Slovaquie et la Roumanie avaient toutefois des raisons de chercher à s’imposer aujourd'hui, car un succès pouvait leur offrir la première place du groupe - terminer en tête signifiant éviter la France ou un premier de poule en huitième de finale.
Les Roumains ont martelé en amont de cette rencontre leur envie de gagner. «Nous jouerons pour nous qualifier et nous voulons finir premiers», a ainsi déclaré Edi Iordanescu, le sélectionneur de la Roumanie, en conférence de presse. Même son de cloche du côté de Francesco Calzona, l’Italien à la tête de la Slovaquie, qui a annoncé vouloir «aborder le match avec beaucoup de conviction».
Les deux équipes ont tenu leur promesses, affichant en première mi-temps de belles velléités offensives. La Slovaquie a ouvert le score grâce à une tête imparable d'Ondrej Duda à 24e minute. Puis les Roumains ont égalisé sur un pénalty litigieux, accordé suite à l'intervention de la VAR et transformé par Răzvan Marin (37e), déjà buteur contre l'Ukraine.
La prudence a néanmoins été de mise durant la deuxième période, car la moindre réalisation pouvait éliminer l'une des deux nations, étant donné que ni l'Ukraine ni la Belgique ne parvenait à prendre l'avantage dans l'autre rencontre. Le match est redescendu en intensité et des sifflets ont un instant été entendus au stade de Francfort. Des actions ont toutefois donné quelques frayeurs aux supporters des deux camps. Il y avait en fait plus de jeu dans cette partie que dans l'autre match, bien triste, opposant l'Ukraine à la Belgique.
A l'approche du coup de sifflet final, les offensives ont logiquement été plus rares. Plus personne n'a osé se découvrir, qui plus est sur un terrain devenu glissant à cause de la pluie.
Les Bleus et Jaunes, en guerre, ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes. Ils n'ont pas réussi à vaincre la Belgique dans l'autre partie et sont éliminés de l'Euro suite à ce 0-0. Les Diables Rouges, eux, conservent la deuxième place de la poule. Ils affronteront l'équipe de France en huitième de finale, dans un match qui s'annonce d'ores et déjà houleux. Si la Belgique n'a quasiment rien montré depuis le début de cet Euro et que les Bleus seront logiquement favoris, cette opposition n'est autre qu'un remake de la demi-finale du Mondial 2018.
(roc)