Valence-Las Palmas (ce vendredi à 21h30) ne sera pas un match comme les autres. Si vous avez déjà assisté à une partido de fútbol, vous savez à quel point les pipas sont une religion en Espagne, où tous les supporters en consomment frénétiquement pendant les 90 minutes de la rencontre. «Elles constituent l'un des passe-temps les plus savoureux de notre pays», résumait récemment la radio nationale Cope. Les yeux rivés sur le terrain, les fans découpent l'écorce de chaque pipa avec leurs dents puis la recrachent au sol pour ne garder que la célèbre graine de tournesol.
Une habitude séculaire qui est désormais menacée au stade Mestalla, situé au centre-ville de Valence.
Les dirigeants de ce grand club d'Espagne ont en effet décidé cette saison d'interdire la vente des célèbres graines dans leur enceinte. Sous le slogan «Respectons notre stade. Gardons notre maison propre», un communiqué officiel a même été diffusé sur le site du Valencia CF début août:
Les dirigeants du sextuple champion d'Espagne ont toutefois accepté que leurs aficionados viennent avec leur propre paquet de pipas mais préviennent: «Dans ce cas, nous vous demandons d'utiliser un sac pour déposer les coquilles à l'intérieur afin de pouvoir les jeter ensuite dans la poubelle».
Chaque saison, les stades espagnols collectent environ 100 000 kilos de déchets de pipas après les matchs, selon les chiffres fournis il y a quelques années par la Fondation Real Sociedad lors d'une campagne de sensibilisation au stade Anoeta.
L'interdiction pure et simple de la vente à Mestalla a évidemment fait beaucoup réagir les supporters. Bannir les graines de tournesol en Espagne, c'est comme proscrire les raclettes à Tourbillon ou les saucisses grillées à Saint-Gall. Journaliste spécialisé du foot ibère, Fred Hermel résume le sentiment général sur les ondes de RMC Sport:
Il estime que la demande faite par les Valencians aux spectateurs d'évacuer leurs déchets n'a aucun sens: «Cracher son écorce dans une sorte de sac à vomi est impossible, car le but du pipa, c'est justement d'en foutre plein sur le dos du mec qui est devant toi!»