Sport
Hockey sur glace

Hockey: la Suisse ne peut pas porter les armoiries

epa11363467 Christoph Bertschy of Switzerland (R) and Gaetan Haas of Switzerland (L) celebrate after scoring during the IIHF Ice Hockey World Championship 2024 quarter-final match between Switzerland  ...
Les armoiries suisses sur le maillot de la Nati? C'est illégal. Image: keystone

La Nati doit changer de maillot à cause d'une erreur improbable

L'équipe nationale de hockey sur glace n'a plus le droit d'utiliser les armoiries suisses. La fédération n'a pas tout fait dans les règles.
19.10.2024, 15:54
Maja Briner
Plus de «Sport»

L'écusson suisse trône fièrement sur le maillot de l'équipe nationale suisse de hockey sur glace. Et pourtant, c'est interdit par la loi: depuis 2017, les armoiries – «une croix suisse dans un écu triangulaire» – ne peuvent être utilisées que par la Confédération.

Certaines exceptions sont possibles: plusieurs entreprises et associations, dont Victorinox ou les cabanes du Club alpin, ont obtenu l'autorisation de continuer à utiliser les armoiries. Mais pas l'équipe nationale de hockey.

L'Institut Fédéral de la Propriété Intellectuelle (IPI) avait en effet refusé une demande d'autorisation exceptionnelle fin 2023.

Les raisons? Premièrement, cette demande de la fédération n'avait pas été déposée dans les délais impartis, à savoir fin 2018. Deuxièmement, les conditions n'étaient pas remplies.

Switzerland's Goalkeeper Leonardo Genoni, left, and Switzerland's Roman Josi react after the first scoring to 1-0 during the Ice Hockey World Championship final match between Switzerland and ...
Selon la loi, les armoiries sur le maillot de la Nati, c'est fini! Image: KEYSTONE

Mais Swiss Ice Hockey a déposé un recours. Et vient d'essuyer un nouveau revers: le Tribunal administratif fédéral (TAF) conclut que c'est à juste titre qu'il avait débouté la fédération de hockey à cause de sa demande hors délai. Le TAF n'a toutefois pas précisé si l'équipe nationale remplissait les conditions pour obtenir une autorisation exceptionnelle.

Non-respect des délais et mauvais destinataire

Ce jugement permet de retracer une partie des démarches entreprises par Swiss Ice Hockey pour avoir le droit de continuer à porter les armoiries. Et ses dirigeants, qui ont apparemment eu du mal avec les formalités, n'en ressortent pas grandis.

La fédération se défend d'avoir déposé sa demande dans les délais. En fait, elle avait écrit en juin 2018 au ministre des sports de l'époque, Guy Parmelin, dont le département n'est toutefois pas compétent pour gérer ce genre de cas.

Voici les mots envoyés par Swiss Ice Hockey à Guy Parmelin:

«(...) nous vous serions très reconnaissants si vous pouviez nous soutenir dans cette affaire. Déjà un effet suspensif d'une saison supplémentaire jusqu'au 31 mai 2019 servirait Swiss Ice Hockey.»

Le tribunal considère cette lettre comme une simple demande de soutien politique, mais pas comme une requête pour continuer à utiliser les armoiries de manière illimitée.

Bundesrat Guy Parmelin spricht an einer Medienkonferenz zum Mietrecht ueber die Aenderung des Obligationenrechts (Mietrecht: Untermiete) und Aenderung des Obligationenrechts (Mietrecht: Kuendigung weg ...
Même Guy Parmelin n'a rien pu faire pour les hockeyeurs suisses. Image: KEYSTONE

Ensuite, en octobre 2021, Swiss Ice Hockey a adressé une «demande d'autorisation exceptionnelle».

Mais à nouveau au Département de la défense et des sports (DDPS), qui n'est, là non plus, pas compétent en la matière.

En plus, cette requête est arrivée trop tard, comme le constate le TAF.

Des discussions informelles et une alternative

La fédération de hockey a continué à se référer à des promesses orales, y compris de conseillers fédéraux. A l'occasion du Mondial 2018 au Danemark, Guy Parmelin aurait assuré que l'utilisation des armoiries par les équipes nationales suisses de hockey sur glace ne poserait «aucun problème». Mais cela ne suffit pas, selon le Tribunal administratif fédéral.

Swiss Ice Hockey aurait dû se faire confirmer par écrit une telle promesse, si elle existait.

La fédération raconte également que la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a promis, lors du Mondial des moins de 18 ans 2023 en Suisse, de s'occuper de cette question. Mais le TAF considère la nature de ces deux discussions comme un simple «entretien des relations du Conseil fédéral avec le public». Pour le tribunal, il va de soi «qu'en règle générale, aucun engagement formel ne doit être interprété dans les déclarations faites par des membres du Conseil fédéral à de telles occasions».

Autrement, les conseillers fédéraux ne pourraient plus du tout discuter librement avec les citoyens, argumente le TAF.

Le tribunal a également balayé l'argument de Swiss Ice Hockey selon lequel la fédération n'avait pas été conseillée juridiquement ces dernières années. Pour le TAF, des connaissances en matière commerciale suffisaient pour déposer une demande correcte.

Toutefois, même si la demande avait été déposée dans les délais, les chances qu'elle soit acceptée auraient été faibles. La loi exige en effet une utilisation ininterrompue des armoiries depuis au moins trente ans. Ce n'est pas le cas de l'équipe nationale de hockey.

La fédération ne subirait pas non plus d'inconvénients disproportionnés si elle doit abandonner les armoiries sur son maillot, tranche l'Institut fédéral de la propriété intellectuelle.

D'autant plus que l'équipe nationale de hockey peut légalement arborer, comme la Nati au foot, le drapeau national.

Encore un espoir

Swiss Ice Hockey peut encore contesté ce jugement. Mais la fédération a surtout des espoirs en politique. Le conseiller national Matthias Aebischer (BE/PS) et le conseiller aux Etats Damian Müller (LU/PLR) ont déposé des interventions demandant que les équipes nationales suisses puissent utiliser les armoiries.

«Qui, sinon nos équipes nationales, représente donc la Suisse?», a questionné Müller de manière rhétorique. Le Conseil des Etats a déjà clairement approuvé sa demande. La semaine prochaine, la commission compétente du Conseil national se penchera sur la question.

Traduction et adaptation en français: Yoann Graber

La nouvelle gare CFF à Genève
1 / 9
La nouvelle gare CFF à Genève
Genève Cornavin CFF
source: cff
partager sur Facebookpartager sur X
Cette star brésilienne du footvolley est un chien
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Comment Gstaad a réussi un coup de maître en faisant venir Zverev
L'actuel deuxième joueur mondial disputera le tournoi de tennis de l'Oberland bernois en 2025. Le directeur de l'événement, Jean-François Collet, nous raconte son tour de force.

Le tournoi de Gstaad a réalisé un gros coup: il a annoncé, ce lundi, la venue d'Alexander Zverev pour son édition 2025 (12 au 20 juillet).

L’article