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Ce Romand est devenu champion du monde d'Everesting 25-29 ans

Ce Romand est devenu champion du monde d'Everesting

Balthazar Gini a brillé au tout premier Championnat du monde d'Everesting: il nous parle de son titre mondial dans sa catégorie d'âge et partage ce qui le passionne dans cette discipline.
04.10.2025, 07:0413.11.2025, 12:03

Pendant que se déroulaient fin septembre les Championnats du monde de cyclisme sur route, à Kigali au Rwanda, un autre événement mondial occupait certains passionnés de la petite reine: le tout premier Mondial d’Everesting, organisé indépendamment de l'Union cycliste internationale (UCI).

La discipline consiste à gravir, sur une même pente escaladée plusieurs fois, un dénivelé total de 8848 mètres, soit l'équivalent d'un Everest. Ce sont les routes majestueuses de l'Etna, en Sicile, que les organisateurs ont retenues pour la tenue de ce premier Championnat du monde. Le volcan a ainsi été escaladé à sept reprises.

Plusieurs Suisses étaient de la partie, dont le Genevois Balthazar Gini, qui n'avait jamais tenté le challenge auparavant, même «en off», comme les cyclistes aiment parfois s’y essayer. En revanche, il s'était déjà adonné à l'Everesting en ski-alpinisme, il y a trois ans.

Balthazar Gini (à gauche) lors de son Everesting en ski-alpinisme.
Balthazar Gini (à gauche) lors de son Everesting en ski-alpinisme.image: dr

«Nous avions eu l’idée avec un ami de tenter un Everesting sur la montée de la Breya à Champex-Lac», dit-il, avant d'ajouter: «Il nous avait fallu 17 heures pour gravir ce sommet treize fois, pour un total de 115 kilomètres et 9000 mètres de dénivelé. C’était très long, en distance et en temps, car le segment choisi était trop plat, et donc pas vraiment optimal pour un tel défi».

«Mais pour moi, ça avait du sens de le faire là-bas, sur cette montagne emblématique de la station où j’ai appris à skier»

Septième au classement général

En Italie, Balthazar s’est classé septième du Championnat du monde, bien qu’il ait terminé la course en quatrième position. Comment est-ce possible? Il explique qu’à l’origine, le temps final devait correspondre à l’activité dans son intégralité: «De la première montée jusqu’à la dernière descente».

«Mais lors du briefing, nous avons appris que pour des raisons de sécurité, seules les montées seraient chronométrées. Les descentes étaient neutralisées, et des barrières horaires nous laissaient en moyenne 2h20 par aller-retour, dont environ 40 minutes de descente à un rythme tranquille. La plupart des concurrents ont donc choisi une stratégie de surrégime en montée, suivie de longues pauses et de récupérations avant de repartir à fond. Avant même le départ de la course, j’avais décidé de courir sans coupures, de manière continue et en gestion. Je savais que ce choix me coûterait sans doute quelques places au classement final, mais à mes yeux, une course doit être comptabilisée du début à la fin.»
Balthazar Gini lors du tout premier Championnat du monde d'Everesting.
Balthazar Gini lors du tout premier Championnat du monde d'Everesting.image: dr

Cette constance se reflète également dans la manière dont Balthazar Gini a géré chacune des sept montées. Lors de la première, débutée à 4h du matin, il a volontairement ralenti: «J’ai senti que j’étais dans un bon jour: j’étais prêt mentalement et j’avais de bonnes jambes. La vraie difficulté, c’était de ne pas rouler trop fort, malgré la fraîcheur et l’adrénaline». Même chose lors de la deuxième ascension, quand trois cyclistes l’ont dépassé. S’il a d'abord suivi le groupe, le Genevois a finalement «décidé de les laisser partir», pour «ne pas exploser» en route. Bien lui en a pris, puisqu’il s’est finalement classé devant eux au général.

A propos des vainqueurs
Jack Burke a remporté le premier Championnat du monde d’Everesting. Passé par diverses formations continentales, dont le Team Vorarlberg et Leopard Pro Cycling, il est notamment connu pour ses Top 10 sur le Tour de l’Alberta et le Grand Prix de Saguenay. Dernièrement, le Canadien s’est illustré sur les courses grand public, en remportant le célèbre Ötztaler Radmarathon et en terminant deuxième de l’Etape du Tour 2025. Chez les femmes, le titre est revenu à la grimpeuse de poche et reine de l’application Strava, Illy Gardner, troisième au scratch.

Après un gros passage à vide durant la troisième montée, Balthazar a poursuivi sa stratégie, ce qui lui a permis d'accélérer en dernière partie de course et de signer son meilleur temps d’ascension lors du septième et dernier effort.

«La troisième ascension fut la plus dure mentalement. Une bonne partie de la course était déjà derrière nous, mais nous n’étions même pas à la moitié. Je me suis concentré sur le moment présent, sans penser aux montées restantes, et j’ai veillé à rester rigoureux sur l’hydratation et l’alimentation. Peu à peu, j’ai retrouvé mon rythme de croisière. Après cinq montées, je me sentais bien. J’ai décidé d’accélérer sur les deux dernières et, porté par l’excitation d’en finir, j’ai signé mon meilleur temps sur la dernière.»

Une belle surprise au podium

Satisfait de sa course «pleine et bien gérée», achevée en 9h23 pour un effort total de 13h33, conforme à ses «plans Excel», Balthazar Gini a eu, en prime, une belle surprise le soir, à l'occasion de la remise des prix. «J’ai appris à peine cinq minutes avant de monter sur scène que j’étais sacré champion du monde d’Everesting dans la catégorie 25-29 ans», glisse-t-il avec modestie.

«C'est anecdotique,
car nous n'étions pas nombreux au départ»

Mais un titre reste un titre, et le Genevois ne peut pas cracher dessus. Surtout quand on sait que, sur les 41 partants de la catégorie masculine, «seuls treize ont bouclé la course dans les temps impartis». «Ça donne quand même de la valeur à cette expérience», fait remarquer le cycliste amateur.

Balthazar Gini sur la plus haute marche du podium dans sa catégorie d'âge, un morceau de roche volcanique dans les mains.
Balthazar Gini sur la plus haute marche du podium dans sa catégorie d'âge, un morceau de roche volcanique dans les mains.image: dr

Quête intérieure et dépassement de soi

Reste une question: pourquoi s’infliger un tel challenge, aussi répétitif, quand la pratique du cyclisme invite, au contraire, à la découverte de nouveaux horizons? «J’aime par-dessus tout découvrir de nouveaux endroits à vélo, profiter de la diversité des paysages et de la richesse des parcours. Mais l’Everesting a quelque chose de différent, presque méditatif», répond le septième du Championnat du monde, à deux places du premier Suisse, Enrico Bergamini.

«Gravir la même montée encore et encore retire l’effet de nouveauté. Paradoxalement, cela m’offre un espace intérieur unique. C’est dans cette répétition que je me perds dans mes pensées.»

Et puis, réitérer une ascension «idyllique» à divers instants de la journée, c’est aussi une manière de l’explorer sous toutes ses coutures. «La deuxième restera sans doute la plus belle, avec le lever de soleil qui révélait progressivement la silhouette de l’Etna.»

Balthazar Gini précise néanmoins que ce qui l’attire avant tout dans l’Everesting, «c’est le dépassement de soi». «A première vue, ce défi paraît insurmontable, mais au fil des ascensions, on réalise qu’il est en réalité à la portée de tous, quel que soit le sport ou le niveau.» A bon entendeur!

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Le FC Bâle me tient toujours à cœur. J’ai aimé la ville, les supporters, la Muttenzerkurve. Et j’y ai aussi fait du bon travail. Mes débuts ont été difficiles. Georg Heitz (réd: alors directeur sportif du FCB) était d'ailleurs nerveux après seulement huit matchs. Mais ensuite, ça a décollé et nous avons tout renversé. C'est donc toujours spécial pour moi, parce que Bâle est le club avec lequel j’ai obtenu le plus de succès: deux titres de champion et une victoire en Coupe.
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