Ce skieur suisse raconte son combat contre le cancer
Niels Hintermann est un exemple à suivre. La manière dont le skieur de 30 ans a affronté son cancer force le respect. Il ne s’est jamais plaint et a toujours fait preuve d’une attitude positive.
Son retour sur les skis de compétition, lors du camp d’entraînement au Chili, a été l’occasion de porter un regard lucide et empreint d’humilité sur le chemin parcouru. L’homme a changé. Longtemps perçu comme un athlète à l’attitude fanfaronne, il ne se présente pas comme un héros fier d’avoir vaincu le cancer, mais comme un individu profondément reconnaissant. Hintermann met en lumière son entourage.
Il y a un an, le Zurichois officialisait sa maladie: un lymphome. C’est lors d’un banal massage qu’un ganglion anormal avait été détecté. S’en sont suivies huit semaines de chimiothérapie et de radiothérapie. En février, il annonçait ensuite sa rémission sur Instagram, avec ces mots: «Je suis incroyablement heureux que cette période soit derrière moi, et qu’un objectif clair soit à nouveau en vue, même si le chemin pour l’atteindre reste incertain». Peu après, il s’offrait un détour par le slalom de Crans-Montana, remontant pour la première fois depuis bien longtemps sur des skis.
Un retour sans encombre
Aujourd’hui, Niels Hintermann confie: «Ce fut une période difficile, et je ne souhaite à personne de devoir vivre cela. (...) On ne pense pas à l’après. On se concentre uniquement sur la manière de traverser l’épreuve. Ce qui compte, c’est qui est à nos côtés». Entouré, Hintermann l’a effectivement été: par les équipes médicales, mais surtout par sa femme, Lara, qu’il avait épousée quelques mois avant l’annonce de la maladie.
Son retour au sport de haut niveau s’est déroulé avec peu de revers. En avril, Niels Hintermann a repris l’entraînement, suivant un programme adapté. La grande inconnue restait la réaction de son corps face aux charges physiques croissantes et répétées. Mais durant cette phase, son état d’esprit est resté sans faille: «A partir d’avril, les progrès ont été rapides et significatifs».
Physiquement, il se sent aujourd’hui presque comme avant. Il ne lui manque que quelques jours de ski pour peaufiner sa préparation et débarquer prêt à Beaver Creek, début décembre, où se tiendront les premières courses de vitesse. Il espère y être compétitif et souhaite s’imposer au sein d’une équipe suisse où la concurrence interne est forte.
Le succès sportif devient relatif
Hintermann aborde ce nouveau défi avec la sérénité acquise au fil de l’épreuve, même s’il reconnaît ne pas être «la personne la plus patiente». Cependant, la confrontation avec le cancer a profondément modifié sa perception: «Certaines choses me paraissent moins dramatiques. Si ça ne se passe pas bien sur le plan sportif, ce n’est plus aussi grave qu’avant la maladie».
Il dit désormais vivre davantage dans le présent et savourer pleinement le privilège qu’offre la vie de sportif de haut niveau. Ces derniers temps, les levers de soleil spectaculaires dans les Andes chiliennes l’ont profondément marqué. Depuis quelques mois, le soleil brille à nouveau pour lui.
