414 jours se sont écoulés depuis que Belinda Bencic a disputé son dernier match de tennis à San Diego en automne 2023. En avril, elle et son fiancé Martin Hromkovic sont devenus parents d'une fille, Bella.
Ce mercredi, la tenniswoman de 27 ans a fait son retour en compétition à l'occasion d'un tournoi secondaire (ITF), dans la banlieue de Hambourg. Elle a battu la Russe Julia Avdeeva (WTA 238) en deux manches (6-3, 6-1).
Les organisateurs ont du mal à croire qu'une star comme Belinda Bencic participe à leur événement. C'est vrai, la Saint-Galloise a un sacré palmarès: championne olympique, ex-numéro 4 mondiale et deux fois demi-finaliste d'un tournoi du Grand Chelem.
Outre la télévision publique suisse, les chaînes allemandes Sat 1 et NDR ont également voulu s'entretenir avec la nouvelle maman.
Belinda Bencic est donc revenue plus tôt que prévu. Un retour précoce grâce à son fiancé, qui s'occupe beaucoup d'elle, ainsi qu'à sa maman et sa belle-maman, toutes deux au chevet du bébé. Justement, sa fille Bella – dont le vol pour Hambourg constituait le baptême de l'air – est presque partout avec Belinda Bencic: sur le court, mais aussi au fitness. Ces six premiers mois se passent à merveille pour la nouvelle maman, comme elle en témoigne:
Belinda Bencic explique aussi que si elle s'aligne à Hambourg, c'est pour savoir comment elle peut concilier à l'avenir les besoins de sa famille et sa vie de joueuse de tennis. La Saint-Galloise n'a jamais laissé planer le moindre doute quant à son intention de poursuivre sa carrière. Bien sûr, c'est un grand défi. La championne olympique de Tokyo en est consciente, mais elle philosophe:
Son fiancé, qui est aussi son entraîneur de condition physique, a également été mis à contribution et a dû acquérir de nouvelles connaissances, par exemple sur le thème de l'entraînement du plancher pelvien. Belinda Bencic a commencé à faire de l'exercice deux mois après l'accouchement, d'abord pendant dix minutes, puis un quart d'heure.
La Saint-Galloise dit apprécier les progrès et le processus, tout en reconnaissant qu'elle n'est, évidemment, pas encore au meilleur de sa forme. Elle veut l'atteindre à la fin de l'année, lorsqu'elle jouera la United Cup en Australie puis l'Open d'Australie début 2025.
Si Belinda Bencic affirme qu'elle veut toujours devenir la meilleure joueuse du monde et trouve inspirant de voir comment d'autres mères ont réussi à revenir sur le circuit, sa manière de concevoir son sport a changé.
La pause et la maternité n'ont rien changé à ses objectifs élevés. «Je veux toujours faire partie de l'élite mondiale», s'enthousiasme-t-elle. Depuis que Belinda Bencic a tenu une raquette pour la première fois à l'âge de deux ans, elle poursuit un objectif: gagner un tournoi du Grand Chelem. «Je le veux absolument. Et je vais y arriver. J'ai encore le temps», disait-elle à l'automne 2022.
Le hic, c'est que, pour le moment, son bilan est modeste dans les Majeurs:
Son meilleur résultat? Une demi-finale à l'US Open, en 2019. En 2023, elle a échoué trois fois au deuxième tour et une fois dès son entrée en lice.
Seules sept femmes ont remporté un titre du Grand Chelem en tant que mères. A Wimbledon, le tournoi préféré de Bencic, une seule joueuse y est parvenue: Evonne Goolagong, en 1980. Ces sept tenniswomen ont un autre point commun: elles avaient toutes remporté un tournoi du Grand Chelem avant même la naissance de leur premier enfant.
Une règle introduite début 2019 sur le circuit, pour protéger les mamans, peut aider la Saint-Galloise dans son retour.
Auparavant, le maximum était de deux ans après le dernier tournoi. En 2025, Belinda Bencic pourra ainsi prétendre à un classement protégé lors de deux Grand Chelem, cinq des dix WTA 1000 et huit tournois au total.
Traduction et adaptation en français: Yoann Graber