Tout au long de sa carrière, Novak Djokovic a innové en matière de célébrations post-victoires. Il y a d'abord eu les mains de chaque côté de la poitrine, propulsées en direction du public comme si le tennisman offrait son cœur aux spectateurs.
L'année passée à Wimbledon, le Serbe mimait un violoniste pour faire un clin d'œil à sa fille Tara, présente dans les tribunes, qui avait depuis peu commencé à jouer du violon. Cette année, Djokovic est revenu sur le gazon londonien avec une nouvelle célébration, qu'il a effectuée après chacune de ses trois victoires. Y compris samedi suite à son succès (en trois sets) contre son compatriote Miomir Kecmanovic, qui correspond à sa 100e victoire à Wimbledon et lui offre une place en 8e de finale face à l'Australien Alex de Minaur (ATP 11).
La célébration en question? Le «Djoker» fait semblant de pomper avec ses bras, avant de faire d'autres mouvements sur les côtés et vers le haut. Il a évidemment été interrogé sur la signification de ses gestes, qu'il a expliqués pour la première fois après sa victoire au 2e tour contre Dan Evans ce jeudi, dans des propos repris par le média We Love Tennis:
Selon le recordman de titres en Grand Chelem, il s'agit donc d'un moment de complicité entre ses enfants (son fils Stefan, 10 ans, et sa fille Tara, 7 ans) autour d'une chanson qu'ils aiment tous les trois, le tube Pump It Up de l'artiste belge Danzel, sorti en 2004.
Djokovic a réitéré ses explications samedi sur le Centre Court, lorsqu'il a été interrogé directement sur le terrain. La scène a engendré un moment des plus mignons avec sa fille Tara, présente dans son box, qui a effectué la chorégraphie devant tout le public, forcément attendri.
Si le septuple vainqueur de Wimbledon a été interrogé sur cette célébration, c'est aussi parce que celle-ci est perçue par beaucoup, notamment dans son pays, comme un geste politique.
Et pour cause: mimer un pompage, c'est le symbole des milliers de personnes qui manifestent chaque semaine en Serbie, depuis novembre 2024, contre le président Aleksandar Vucic et son gouvernement, qu'ils accusent de corruption. Pour ce très large mouvement contestataire, initié par des étudiants, il s'agit de pomper sans cesse pour faire pression sur les politiciens.
A Wimbledon, Djokovic a donc nié un geste politique quant à sa célébration. Malgré tout, celle-ci reste ambiguë car, durant cette crise, le tennisman-star a déjà publiquement soutenu les étudiants contestataires en s'affichant avec un sweat-shirt sur lequel était écrit «Les étudiants sont des champions». Lors du dernier Open d'Australie, il a aussi dédié une victoire à une étudiante blessée lors d'une manifestation, comme le rappelle France 24.
Le Serbe, qualifié pour les 8e de finale, espère désormais pouvoir refaire sa chorégraphie quatre fois dans ce Wimbledon 2025. Ça voudrait dire qu'il a remporté le tournoi.
Un sacre serait lourd de sens: Djokovic deviendrait le détenteur du record absolu de titres en Grand Chelem (il co-détient la marque – 24 – avec l'Australienne Margaret Court) et égalerait les huit couronnes de Roger Federer à Church Road.