Les clubs de basket helvétiques ont beaucoup de difficulté à participer aux Coupes d'Europe, tant elles coûtent cher. Ce sont pourtant des compétitions très précieuses pour les joueurs. «Le championnat suisse n'étant pas très coté, on a très peu de chance de taper dans l'oeil des recruteurs, explique Natan Jurkovitz, capitaine de Fribourg Olympic. Chaque match européen est donc une très belle vitrine. C'est une chance inouïe de se démarquer pour n'importe quel joueur.»
Cette chance, «Jurko» est bien décidé à la saisir, ce mercredi soir face au PAOK Salonique, lors du quart de finale retour de la FIBA Europe Cup (62-62 au match aller). Car même si le Fribourgeois rappelle qu'il pense au collectif avant de songer à sa situation personnelle, il sait qu'une bonne performance face aux Grecs pourrait lui ouvrir des portes. Or il rêve de vivre une deuxième expérience à l'étranger après un séjour mitigé dans le championnat israélien en 2020, et c'est peut-être le bon moment: il a bientôt 30 ans et son contrat se termine à la fin de la saison.
Pour mettre toutes les chances de son côté, Natan Jurkovitz travaille avec un agent de la société grecque (!) Dragon Agency.
Le rôle de son agent est double: il propose les services de Natan Jurkovitz aux équipes qui pourraient être intéressées par le joueur, et agit comme intermédiaire avec les clubs qui flashent sur ce joueur athlétique de 203 cm, également très à l'aise dans le basket 3x3.
Natan Jurkovitz le dit lui-même: il serait très heureux de poursuivre sa carrière à Fribourg (des discussions avec ses dirigeants auront lieu après la Coupe d'Europe), un club dans lequel il se sent très bien et avec lequel il a un contrat de 20% en marketing/event. Mais l'étranger lui offrirait autre chose.
Natan Jurkovitz, qui parle très bien anglais depuis son année de high school aux Etats-Unis, n'a pas le profil idéal du voyageur («ailier n'est pas le poste le plus recherché sur le marché des étrangers»), mais sa polyvalence (il peut jouer aux postes 1 à 5) pourrait intéresser les clubs espagnols, grecs ou français, qui ont sa préférence.
En attendant de peut-être franchir le pas, il y a donc le PAOK et ce match retour plein de promesses. «Tout le monde espérait choper la petite équipe suisse en quart de finale, n'a pas oublié «Jurko». Mais les Grecs, on les embête quand même bien.» Et ce n'est sans doute pas fini.