C'est une petite révolution qui est pourtant passée inaperçue. Vous le saviez peut-être, l'assistance vidéo (VAR) existe dans le cyclisme depuis 2018. Elle permet aux «commissaires supports TV» (les arbitres, en quelque sorte), de ne rater aucune des petites irrégularités utilisées par les coureurs pour aller plus vite, comme s'abriter derrière une voiture ou adopter une position dangereuse sur le vélo.
Lors de sa première année de vie, la VAR était utilisée sur les trois Grands Tours (France, Italie et Espagne), les cinq Monuments (Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie) ainsi qu'aux Mondiaux sur route.
Cinq saisons plus tard, la vidéo «couvre une part importante des épreuves du World Tour masculin et féminin, ainsi que quelques épreuves ProSeries», renseigne l'Union cycliste internationale (UCI), contactée par watson.
Soit une augmentation de la couverture de plus de 70% (195 jours de courses cette saison contre 112 l’an dernier). Pour couvrir autant d'épreuves, l'UCI a formé 18 Commissaires Support TV. Ces derniers ont suivi deux formations, théorique puis pratique, c'est-à-dire dans les conditions de la course.
«Leur principale mission est de suivre la course en direct au travers des différentes images TV et ainsi d’apporter leur soutien aux membres du Collège des Commissaires présents sur le parcours, rapporte l'Union cycliste. Ils ne sont pas habilités à prendre, seuls, des décisions importantes comme par exemple une disqualification et doivent toujours en référer au Président du Collège.»
Durant la course, les Commissaires Support TV se trouvent habituellement dans un camion (l'UCI en possède deux) équipé d’une régie et d’écrans. Le véhicule récupère les images de toutes les caméras filmant la course (4 ou 5 sur les petites épreuves et jusqu’à 16 lors des épreuves majeures) ainsi que le signal de «radio tour» et des commissaires.
L'Union cycliste admet qu'il est n'est pas possible de faire une moyenne du nombre d’infractions repérées par la VAR. Ce qui est sûr, c'est que certaines d’entre elles peuvent être vues par les Commissaires en course et confirmées par la VAR.
Autre point positif: la vidéo n’a pas qu’une fonction répressive envers les coureurs et/ou les équipes. Elle s’avère aussi utile pour des aspects sécuritaires ainsi que pour la formation sous divers angles. «C’est un outil véritablement multitâche», se réjouissent les instances qui, tel Joop Zoetemelk, l'un des plus grand «suceur de roues» que le cyclisme ait connu, n'ont pas fini de se placer dans le sillage des stars du peloton.