Fallait-il virer ten Hag aussi vite? Débat pour/contre
Un match de Coupe d'Allemagne et deux en Bundesliga pour un bilan neutre (une victoire, un nul, une défaite), et le mandat d’Erik ten Hag à Leverkusen a déjà pris fin, comme l’a annoncé le club ce lundi.
Le technicien néerlandais était arrivé en Allemagne le 1er juillet, pour succéder à Xabi Alonso. Deux mois plus tard, l'aventure est donc terminée.
«Nous avons simplement eu le sentiment que cela prenait une mauvaise tournure», a déclaré le directeur sportif du Bayer Leverkusen, Simon Rolfes. «Nous avons beaucoup de nouveaux joueurs, et il est important qu’il y ait de la clarté sur de nombreux points et que la direction soit claire. C’est ce qui nous a manqué dans plusieurs domaines», a-t-il ajouté.
Mais après seulement trois matchs officiels, et avec une équipe en pleine reconstruction suite aux nombreux départs dont celui de Xhaka, une question se pose: mettre fin aussi rapidement au contrat d’Erik ten Hag était-il vraiment le bon choix? Deux journalistes débattent.
(Sebastian Kunze)
Leverkusen agit dans l'urgence et se sépare d’Erik ten Hag. Deux mois seulement après sa prise de fonction, et alors que son contrat courait jusqu’à l’été 2027. Un malentendu qui coûtera des millions. Et pourtant, c’est la bonne décision. Une décision courageuse, car même la direction du Bayer Leverkusen sort affaiblie de cet épisode. C’est un aveu d’échec historique. Aucun coach recruté à l’intersaison n’a été renvoyé aussi rapidement que ten Hag dans l’histoire de la Bundesliga.
Les raisons de ce départ: les relations entre l'entraîneur et la direction du club, déjà totalement détériorées. ten Hag a publiquement réclamé des renforts pour l’effectif, une demande mal perçue tant par les dirigeants que les joueurs.
Sur le plan sportif, les doutes étaient déjà énormes. Le capitaine Robert Andrich a déclaré après le 3-3 contre le Werder Brême: «Dans ces conditions, on ne peut battre aucun adversaire. Chacun a joué pour soi, chacun courait dans son coin». Autrement dit: aucune trace de la patte de l’entraîneur.
Il y avait en résumé trop de signaux négatifs pour encore croire à un avenir radieux avec ten Hag. Les objectifs à long terme étaient menacés. Les dirigeants devaient agir, et ils l’ont fait au meilleur moment: la trêve internationale offre désormais le temps nécessaire pour un nouveau départ.
Cependant, la pression sur le club reste énorme. Le choix du prochain entraîneur devra être le bon, sinon, c’est la direction elle-même qui sera sur la sellette.
(David Digili)
Lors de la présentation d’Erik ten Hag fin mai, le directeur Simon Rolfes affirmait encore: «Notre conception du football est parfaitement alignée». Et pourtant, le nouvel entraîneur a dû mener toute la préparation estivale avec un effectif en reconstruction, sans avoir ensuite réellement la chance non seulement de déconstruire, mais aussi de reconstruire.
Et voilà que, seulement deux mois plus tard et après trois matchs officiels, Rolfes déclare: «Les dernières semaines ont montré que la construction d’une nouvelle équipe performante ne peut pas se faire dans cette configuration».
Donc, soit les premières déclarations de Rolfes relevaient de la langue de bois, soit il était mal informé. Dans tous les cas, la conclusion est claire: le responsable de ce fiasco n’est pas ten Hag, mais bien la direction du Bayer Leverkusen, qui a commis l’erreur de le recruter.
Il se dit également que certains au club auraient été surpris par la personnalité du Néerlandais. Si cela est vrai, c’est un véritable aveu d’incompétence de la part de la direction. N’ont-ils donc jamais observé comment ten Hag, réputé pour son entêtement, gérait United? Il a écarté De Gea et s’est heurté à Cristiano Ronaldo. Ses critiques publiques répétées ont également irrité de nombreux joueurs.
Personne au Bayer ne devrait être surpris. S’ils l’ont été, c’est que le problème est ailleurs: au niveau de la direction. Le recrutement de Xabi Alonso relevait du coup de génie. Celui de son successeur, d’un aveuglement inquiétant. ten Hag aurait mérité plus de temps sur le banc pour faire ses preuves.