Paul Pogba a encore reçu des «compliments» après le nul de Manchester United mardi, sur le terrain de l’Atalanta Bergame (2-2). Crête bleue et blanche, dressé sur ses ergots de dribbleur, le Gaulois est devenu la cible des siens, plus précisément des anciens qui, depuis quelques semaines, ne cessent de lui voler dans les plumes.
Parmi eux, Paul Scholes ne cache pas sa nostalgie de joueurs plus durs, plus impliqués, plus braves. Il est devenu en cela le pourfendeur privilégié de Paul Pogba:
Sur le même plateau, Rio Ferdinand a usé de formulations plus subtiles: «Paul serait d'accord d'admettre qu'il n'a pas atteint le niveau auquel il aspirait avec Manchester United. Il n'a pas eu ici le déclic qu'il a eu en équipe de France. Peut-être que pour franchir ce cap, justement, il a besoin d'avoir peur de perdre sa place s'il n'est pas bon».
Dans ce qui ressemble à un procès d'intentions, le body langage du Frenchie ne plaide pas en sa faveur (léger, chaloupé, détaché). Il s'ajoute à la fonction un peu hybride que Pogba occupe sur le terrain et que ce naturel surdoué, profondément individualiste, remplit de plus ou moins bon cœur: un peu milieu défensif (mais sans exagérer), un peu milieu relayeur (mais sans insister), un peu meneur de jeu (mais sans s'imposer).
Dans le doute, d'autres experts louent sa polyvalence. Zinédine Zidane, notamment, estime que ce profil hétéroclite n'a pas de prix. Mais ce n'est pas totalement exact: Paul Pogba coûte cher. Très cher. En fin de contrat dans six mois, il bouderait même une nouvelle proposition à un demi-million de francs par semaine, soit une augmentation de salaire de près de 30%!
La pertinence de reconduire son contrat fut pourtant largement questionnée au soir du dimanche 21 octobre, après une défaite humiliante contre le rival héréditaire Liverpool (5-0).
Scholes en conclut que Pogba «fout le bordel depuis deux ans». C'est un peu, aussi, l'histoire des coqs.