Luca Piccolo ne s'est pas fait des amis du côté de Genève dimanche soir. La raison? L'arbitre tessinois a pris trois décisions très importantes en défaveur des Grenat contre Saint-Gall. Force est de constater qu'elles ont pesé lourd dans la défaite servettienne (2-1). Et surtout déchaîné la colère des joueurs, du staff et des supporters genevois. Deux exemples:
FC Saint-Gall - Servette FC 2-1 (1-0)
— Servette FC (@ServetteFC) October 17, 2021
Une première mi-temps compliquée et un arbitrage totalement désastreux auront eu raison des Grenat qui s’inclinent en fin de match
Le compte rendu 👉 https://t.co/2o2ehmGy86 pic.twitter.com/9xDmJ78I1a
Ce n'est pas la première fois que les Servettiens se sentent lésés par l'arbitrage cette saison. Ils avaient eu ce même sentiment après leur match nul sur la pelouse de GC fin août.
Pour l'ancien arbitre de Super League Sébastien Pache, leur frustration dimanche à Saint-Gall est légitime sur deux des trois décisions contestées. Analyse.
La scène: 27e minute de jeu. L'attaquant servettien Kastriot Imeri intercepte un ballon à 20 mètres du but saint-gallois et est fauché par le défenseur des Brodeurs Musah Nuhu. Le Grenat semblait pouvoir se présenter seul devant la cage. Monsieur Piccolo donnera un carton jaune à Nuhu.
SEBASTIEN PACHE: «C'est la seule scène parmi les trois litigieuses qui a été jugée correctement. Il y a une faute claire du défenseur saint-gallois Nuhu sur l'attaquant servettien Imeri. On doit se poser la question suivante: Est-ce une faute de dernier recours ou plutôt une obstruction qui empêche une attaque prometteuse?
Il n'aurait par exemple pas pu tirer au but. Le carton jaune, à la place du rouge, est donc juste.»
La scène: 70e minute de jeu. Le Servettien Ronny Rodelin récupère un ballon dans les seize mètres saint-gallois sur un centre. Il devance le Brodeur Basil Stillhart, qui tend la jambe pour prendre le ballon. Mais Rodelin s'effondre au sol. Les Servettiens réclament pénalty. Monsieur Piccolo ne siffle pas et la VAR ne lui demandera pas d'aller voir les images.
SEBASTIEN PACHE: «A vitesse réelle, c'est impossible de voir s'il y a faute ou non. Dans le doute, j'aurais aussi laissé le jeu se poursuivre. Mais:
Le Servettien Rodelin touche le ballon en premier, le défenseur saint-gallois Stillhart est en retard et son pied arrive sur celui de Rodelin les crampons en avant. Je ne sais pas si la VAR est intervenue dans l'oreillette de l'arbitre, mais elle aurait dû le forcer à aller voir les images. Je ne sais pas pourquoi il n'y est pas allé.»
La scène: C'est sûrement la décision qui va faire le plus parler, parce qu'elle est très lourde de conséquences. 93e minute: Le Saint-Gallois Ousmane Diakité récupère le ballon à mi-terrain en gagnant un duel aérien face à Alex Schalk. Problème: Le Servettien, apparemment victime d'un coup, tombe et reste à terre. Le jeu se poursuit, et l'action aboutira au but décisif de Jérémy Guillemenot. Suspectant une erreur de Monsieur Piccolo, la VAR lui demande d'aller revoir les images. Le Tessinois ne changera pas d'avis et validera la réussite.
SEBASTIEN PACHE: «L'arbitre est bien placé, mais à vitesse réelle c'est très difficile de voir si c'est le corps ou le bras du Saint-Gallois qui percute le Servettien. Monsieur Piccolo n'a pas le bon angle. La VAR a bien fait son travail en demandant à l'arbitre d'aller vérifier les images, parce qu'elle estimait qu'il avait commis potentiellement une erreur. Et là, grande surprise! Il ne change pas d'avis.
On peut peut-être expliquer cette erreur par l'inexpérience de ce jeune arbitre de 29 ans: Dans un match avec pas mal d'émotions et au bout des arrêts de jeu, il a voulu faire vite et bien. Mais il aurait dû prendre 30 secondes de plus pour gérer ses émotions, retrouver la lucidité et prendre la bonne décision. A ce niveau, ce genre d'erreur ne doit pas arriver. Il ne sera certainement pas content de lui au moment du debriefing. Mais ce match lui permettra d'apprendre beaucoup.»