Le cas d'Elvedi avait agité la Nati pendant des semaines après l'amère élimination de la Coupe du monde 2022. Souvenez-vous: le défenseur avait dû regarder le match contre le Portugal en huitième de finale (1-6) depuis le banc de touche, Murat Yakin ayant déclaré qu'il n'était pas suffisamment remis de son rhume. Or Elvedi n'avait pas du tout été d'accord avec cette décision. Il estime aujourd'hui que c'est de l'histoire ancienne: «Ce qui s'est passé à la Coupe du monde est oublié depuis longtemps», a-t-il répété vendredi.
Elvedi sait qu'il garde la confiance du sélectionneur, alors que la hiérarchie en défense centrale est l'une des questions les plus passionnantes actuellement au sein de la Nati. En tenant compte des performances purement sportives, Schär mériterait lui aussi une place de titulaire. Après tout, il a réalisé une meilleure saison avec Newcastle qu'Elvedi avec Mönchengladbach. Mais Yakin voit Schär à droite de la défense centrale, dans un poste occupé par l'intouchable Manuel Akanji. L'entraîneur de la Nati favorise donc le duo Akanji/Elvedi.
Pour rester dans les bons plans de Yakin, le coéquipier de Manuel Akanji dans l'axe sait toutefois qu'il doit s'améliorer.
Son avenir est encore assez incertain. Son contrat à Gladbach court jusqu'en 2024 et une prolongation anticipée semble exclue. Il est donc tout à fait possible qu'Elvedi change d'air cet été. La rumeur l'envoie déjà sous les ordres de José Mourinho à la Roma. «Je ne suis au courant de rien», balaie le défenseur de 26 ans en souriant.
Denis Zakaria est l'une des personnes les plus chaleureuses de la planète football. Il a toujours un sourire et un bon mot sur les lèvres. Mais il a aussi le don de se remettre en question. Le milieu de terrain sait très bien que certaines choses ont mal tourné dans la planification de sa carrière. Le transfert forcé de Mönchengladbach à la Juventus en janvier 2022 n'a pas porté ses fruits. Son arrivée en prêt à Chelsea l'été dernier n'a pas davantage amélioré sa situation. Il n'a participé qu'à treize matches cette saison et n'a même pas atteint les 1000 minutes de jeu.
«Difficile! Difficile!» Le bilan personnel qu'il dresse de sa saison est aussi bref que pertinent. «Maintenant, il s'agit de trouver un club dans lequel je puisse jouer régulièrement.» On peut douter qu'il s'agisse de la Juventus, où il retournera dans un premier temps, après la fin de son prêt à Chelsea.
A la peine en club, Zakaria peut compter sur l'équipe nationale pour s'épanouir. Il a été titularisé lors des trois matches qualificatifs pour l'Euro disputés jusque-là par la Nati, et il a été tout à fait convaincant. Comme Granit Xhaka a été replacé un peu plus haut sur le terrain, Zakaria assume désormais un rôle de récupérateur juste devant la défense, c'est à dire qu'il occupe un poste-clé: l'équipe de Suisse doit sans doute espérer très fort qu'il puisse reprendre confiance en lui et accumuler les minutes de jeu d'ici l'Euro 2024 en Allemagne.
Il y a treize ans et un jour, la Nati réalisait l'un des plus grands exploits de son histoire en battant 1-0 les futurs champions du monde espagnols à la Coupe du monde 2010. Xherdan Shaqiri (remplaçant) faisait déjà partie de l'équipe; il avait 18 ans.
Depuis, le numéro 23 a offert à la Suisse d'innombrables moments de génie, et c'est encore lui qui s'est montré le plus dangereux offensivement lors du dernier Mondial au Qatar.
La question qui suit est délicate à poser, mais elle est nécessaire: combien de temps Shaqiri parviendra-t-il encore à maintenir son niveau au plus haut? Le temps joue contre lui. D'abord parce que les années passent (il a 32 ans), ensuite parce que le rythme de la MLS ne le prépare pas à celui d'un Euro, enfin parce que les adversaires ont de plus en plus tendance à le serrer de près.
Murat Yakin, pour sa part, est catégorique: «Tant que Shaqiri est en forme, il est toujours un atout pour la Nati.» Cette déclaration est intelligente. La Suisse n'a en effet pas intérêt à remettre en question le statut de Shaqiri à un an de l'Euro en Allemagne. Mais si ce tournoi est le dernier du numéro 23, alors que se passera-t-il ensuite pour l'équipe nationale? Ses dirigeants devraient se pencher sur la question à la fin de l'été 2024, pas avant.