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La Nati féminine est responsable de son problème de gardiennes

Nadine Boehi, Elvira Herzog et Livia Peng: les trois remparts de la Suisse à l'Euro.
Nadine Boehi, Elvira Herzog et Livia Peng: les trois remparts de la Suisse à l'Euro.Image: keystone/watson

La Nati féminine est responsable de son problème de gardiennes

Jusqu’à une semaine avant le début de l’Euro à domicile, on ignorait encore qui garderait les buts de la Suisse, qui dispute ce soir son dernier match de préparation avant le tournoi (18h contre la Tchéquie). L’équipe nationale s’est ainsi retrouvée avec un problème qu’elle a elle-même provoqué.
26.06.2025, 11:5926.06.2025, 11:59
Raphael Gutzwiller
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A une semaine de l’ouverture de l’Euro, le flou persistait autour d’un choix crucial: qui garderait les buts suisses face à la Norvège? Le poste le plus sensible du football restait vacant. Connue pour son intransigeance sur les questions tactiques, la sélectionneuse Pia Sundhage s’est pourtant montrée indécise entre Livia Peng, 23 ans, et Elvira Herzog, 25 ans. Ce n’est que mardi qu’elle a tranché – en privé. Le public, lui, attend toujours l’annonce officielle.

Depuis la retraite de Gaëlle Thalmann lors de la Coupe du monde 2023, une chose est claire: la Suisse doit se trouver une nouvelle gardienne numéro un. Depuis, Livia Peng et Elvira Herzog se livrent un duel à distance. La troisième option, Seraina Friedli, a mis un terme à sa carrière en 2023 – ayant perdu le goût du football.

Cela fait donc deux ans que Peng et Herzog se disputent ce poste, tout en poursuivant une progression remarquable en club. En Bundesliga, elles se sont imposées comme des piliers dans leurs équipes respectives: le Werder Brême pour Peng, le RB Leipzig pour Herzog. Peng a même été sacrée meilleure gardienne du championnat, une performance qui lui vaudra, après l’Euro, un transfert de rêve à Chelsea.

En réalité, la Suisse ne souffre d’aucune pénurie de talents dans les buts: Herzog comme Peng ont le niveau international et se sont illustrées dans un championnat de haut niveau. Pourtant, les deux semblent aujourd’hui en proie au doute – conséquence d’un management hésitant et contradictoire de Pia Sundhage et l’entraîneure des gardiennes Nadine Angerer.

A l’automne, après le Mondial 2023, les deux portières avaient été alignées en alternance. Mais dès sa prise de fonction début 2024, Pia Sundhage a quasiment cessé de faire jouer Peng, lui préférant Herzog. A l’automne dernier, elle avait même officialisé son choix: elle appréciait davantage le style d’Herzog et en faisait sa numéro un.

epa11382615 Switzerland's goalkeeper Elvira Herzog in action during the UEFA Women's European Qualifier soccer match between Switzerland and Hungary, in Biel, Switzerland, 31 May 2024. EPA/A ...
Elvira Herzog face à la Hongrie en 2024. Keystone

Un choix compréhensible. Tout est affaire de préférence: Livia Peng est plus à l’aise balle au pied, elle joue plus haut; Elvira Herzog, plus robuste et plus grande (1,80 m, soit cinq centimètres de plus que la frêle Peng), rassure davantage dans les duels aériens.

Mais lorsque Herzog a commencé à commettre des erreurs au printemps, Sundhage a rouvert le débat. Pour les deux derniers matchs de Ligue des Nations, elle a titularisé Peng. Certes, la Grisonne n’a pas non plus été irréprochable, mais elle semble aujourd’hui la plus confiante des deux. Pourtant, là encore, aucun signal clair n’a été envoyé après ces rencontres.

Ce flottement pèse lourdement sur les deux jeunes gardiennes: au lieu de profiter de la préparation à l’Euro pour affiner leur entente avec la défense, elles se demandent encore si elles vivront le plus grand rendez-vous de l’histoire du football féminin suisse sur le terrain… ou depuis le banc.

La pire des solutions

Ce duel pour la place de numéro un aurait dû être tranché autrement: soit en désignant tôt une titulaire et en maintenant ce choix coûte que coûte, soit en poursuivant une alternance stricte jusqu’à la fin des matchs officiels, avant de trancher.

En refusant à la fois l’une et l’autre approche, Pia Sundhage a opté pour la pire des solutions: d’abord pas de vraie concurrence, puis aucun engagement envers celle qu’elle avait choisie. Résultat: la Suisse se retrouve bel et bien avec un problème de gardienne.

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