Lara Gut-Behrami est l'une des plus grandes championnes du sport suisse, et donc tessinois. La skieuse est née à Lugano et a grandi à Comano, un petit village dans lequel elle a marqué les esprits. Son ancienne maîtresse d'école, que nous avions rencontrée en 2017, se souvenait ainsi d'une jeune fille «solaire, brillante, impliquée». Au village et dans tout le canton, tout le monde connaît cette star du ski suisse, lauréate cette saison de son deuxième gros globe.
Lara Gut-Behrami occupe une place à part au Tessin, au sens figuré mais peut-être bientôt au sens propre également. La Luganaise de 32 ans pourrait en effet intégrer un musée très spécial, puisqu'il serait consacré au sport et aux sportifs de son canton. C'est en tout cas le projet de Michela Figini qui était elle aussi, comme Lara Gut-Behrami, une skieuse d'exception. Elle a remporté 26 victoires en Coupe du monde, huit globes de cristal (deux grands, six petits), une médaille d'or aux JO et une autre aux Mondiaux.
Depuis la fin de sa carrière, Figini (57 ans) a changé de vie puisqu'elle s'occupe désormais d'un centre de padel à Biasca. C'est elle qui, depuis deux ans, tient l'accueil, sert les boissons et s'active aussi en cuisine, où elle concocte une polenta au fromage digne d'éloges.
Michela Figini a investi dans un centre de padel après des recherches qui n'avaient absolument rien à voir avec ce sport:
Un musée? «Oui. Notre canton a produit de nombreux grands sportifs, et pas seulement dans le ski, le hockey sur glace et le football. Je pense par exemple au pilote automobile Clay Regazzoni, à la nageuse Flavia Rigamonti, à son jeune collègue Noé Ponti, aux cyclistes Mauro Gianetti et Emilio Croci-Torti, et à bien d'autres encore. Nous n'avons probablement pas assez de place pour tous nos héros et héroïnes.»
Dans le musée que rêve de bâtir Michela Figini, Lara Gut-Behrami tiendrait bien sûr une place importante («c'est une skieuse complète, à la carrière longue et fantastique») mais il y aurait aussi d'autres grands noms du sport cantonal, certains très connus du grand public et d'autres beaucoup moins, comme le premier champion olympique tessinois. C'est Mme Figini qui raconte son histoire:
«C'est ce genre d'histoires que j'aimerais raconter dans un musée ou une exposition. C'est extrêmement motivant pour les jeunes sportifs et sportives de voir tout ce qui a été fait et tout ce qui est possible de faire», ajoute Michela Figini, qui devrait elle aussi avoir sa place au panthéon du sport tessinois.
Collaboration: Thomas Renggli.