Son nom est assez drôle: Gradey Dick, joueur des Raptors de Toronto. Traduit en français, cela signifie «queue». C'est en fait un mot vulgaire pour désigner le pénis. Et comme au basket-ball, les termes «pénétrer», «backdoor» (littéralement, «porte de derrière») et «monter» sont régulièrement utilisés, les ambiguïtés sont évidentes.
Certains commentateurs s'en amusent depuis que Dick a rejoint la NBA en 2023. C'était aussi le cas auparavant lorsqu'il évoluait en championnat universitaire. «Il s'appelle Gradey Dick. Et il est trempé», a ainsi lâché un présentateur de la célèbre chaîne ESPN. D'autres exemples? «Dick pénètre dans la raquette» ou encore «Dick passe par la porte de derrière».
Mais les formules les plus classiques comme «Dick monte au dunk», «Dick monte la balle ou sur le défenseur», «Dick redescend», «Dick se lève du banc», «Dick est sorti du terrain» sonnent aussi graveleuses. Même «Dick n'a pas marqué» est problématique, car «to hit» ne signifie pas seulement transformer des tirs. En argot, cela peut également vouloir dire avoir une relation sexuelle. Certains commentateurs n'ont donc pas d'autres choix que de prononcer à la télévision, de manière parfois involontaire, des choses inentendables aux heures de grande écoute.
Dernièrement, un consultant a même été obligé de s'excuser suite à cette phrase: «Somebody got Dick in the face». On tient à vous rassurer – personne n'a été bifflé. Gradey Dick a simplement reçu un coup au visage. Le court extrait est cependant devenu viral sur les réseaux sociaux, raison pour laquelle l'ancien joueur Ryan Hollins a été contraint de s'expliquer.
Pour éviter de telles situations désagréables, certains commentateurs, mais aussi des consultants comme Charles Barkley et Shaquille O'Neal, ont commencé à ne plus appeler le joueur de 21 ans par son nom de famille.
Cette pratique n'est pas inhabituelle en NBA. On parle souvent de «LeBron» (James), «Steph» (Curry) ou «Zion» (Williamson), sans que personne n'ait de mal à les reconnaître. Mais Gradey Dick n'a pas leur popularité, et le fait qu'il soit appelé par son prénom est uniquement dû à son nom.
Mais venons-en au joueur: Dick ne semble n'avoir aucun problème avec son patronyme, et prend même les choses avec humour. Lors de sa première saison en NBA, il a échangé son maillot avec son ami de longue date Anthony Black. Les deux basketteurs ont alors changé l'ordre des tenues afin que l'on puisse lire «Black Dick». La traduction n'est pas nécessaire.
Sur le terrain, les choses pourraient aller mieux pour Gradey Dick, mesuré à 1m98. Avec 24 victoires en 70 matchs, sa franchise est battue dans la course aux play-offs. L'Américain manque notamment d'efficacité, car s'il marque certes 14,4 points en moyenne par match, seuls 35% de ses tirs à l'extérieur trouvent la cible. Son potentiel est néanmoins évident. Dick peut être grand.