La Bernoise, atteinte dans sa santé, ne sait pas quand elle pourra reprendre la compétition ni si elle pourra à nouveau viser la victoire. «Ça me fout en l'air», confie-t-elle.
Le grand rêve d'un sacre olympique à Paris ou d'un triomphe aux Mondiaux à domicile à Zurich s'est envolé pour la coureuse de 32 ans. En 2024, elle voulait être «la meilleure version d'elle-même». Mais des infections des voies respiratoires et une grave chute fin mars au Tour des Flandres ont conduit au scénario du pire.
Lors de cette chute, la vice-championne olympique 2021 s'est fracturé la mâchoire, les deux conduits auditifs et huit dents. Mais ces blessures ont été surmontées étonnamment rapidement, et elle a pu renouer avec la compétition en mai. Avec à la clé des performances remarquables en Espagne.
Les ennuis et les abandons se sont toutefois enchaînés ensuite. En juin, elle a dû renoncer au Tour de Suisse, dont elle avait gagné l'édition 2023. Pendant quatre semaines, elle a souffert de températures élevées et n'a pas pu s'entraîner sur son vélo. Et elle a finalement déclaré forfait pour les Jeux olympiques puis pour les Championnats du monde à Zurich.
Marlen Reusser souffre d'un syndrome post-covidien, et doit déjà lutter contre des symptômes accrus et de la fièvre lors d'efforts relativement faibles. Il n'est donc toujours pas question pour elle de s'entraîner de manière performante.
Parfois, la Bernoise ressent aussi de l'énergie et parvient à faire des projets. «Mais dès que je veux les réaliser, ça me fout en l'air». Elle est «en ce moment chroniquement malade», avoue-t-elle.
«J'ai besoin de beaucoup de patience. Il y a des gens qui ne se rétablissent pas», souligne Reusser, qui estime avoir été trop arrogante en pensant que cela s'arrangerait tranquillement pour elle. «Maintenant, j'ai beaucoup plus d'humilité. Je ne peux pas être sûre de me rétablir. C'est une perspective particulière, dans laquelle je ne veux pas m'engager trop fermement.»
A la fin du documentaire de SRF, Marlen Reusser déclare penser à la saison prochaine, en sachant qu'elle n'a pas son destin en mains, et que c'est sa santé qui dictera sa conduite et ses objectifs.
La Bernoise ne sait pas quand elle pourra aborder les prochaines étapes de son retour, si ce sera une question de semaines ou de mois. Pour la triple championne d'Europe et médaillée mondiale du contre-la-montre, il y a d'ailleurs encore d'autres choses à régler, notamment la question de son employeur. Son contrat avec l'équipe SD Worx, qu'elle a rejointe en 2022, expire à la fin de cette année. Mais c'est pour l'heure le cadet de ses soucis. (jca/ats)