On entend beaucoup de bien sur Elvira Herzog. Sa coéquipière au RB Leipzig, Lara Marti, admire son ambition, et Nadine Angerer, l'entraîneuse des gardiennes de la Nati, la qualifie de «véritable leader».
Depuis novembre 2024, la jeune femme de 24 ans est la numéro 1 officielle dans les cages de l'équipe de Suisse. C'est le «plus grand honneur» de sa vie, comme elle le dit elle-même.
Sa grande première s'était soldée par une cuisante défaite 6-0 contre l'Allemagne. Malgré le score, Elvira Herzog avait été la meilleure joueuse sur le terrain. Mais depuis, celle qui évolue à Leipzig, en Allemagne, n'a plus réussi à convaincre à 100% avec la Nati.
Sur les cinq matchs que l'équipe nationale a disputés, trois défaites et deux nuls ont été enregistrés. Et la gardienne n'a de loin pas été irréprochable à chaque fois. Juste avant l'Euro à domicile (2 au 27 juillet), la question de la portière titulaire se pose donc à nouveau. Elvira Herzog est-elle vraiment prête pour le rôle de numéro 1?
Sa plus grande concurrente est Livia Peng. Après le Mondial 2023, cette dernière était considérée comme la favorite pour succéder à Gaëlle Thalmann, partie à la retraite. Mais la jeune femme de 23 ans n'a fait que deux apparitions avec la nouvelle sélectionneuse, Pia Sundhage. Elvira Herzog, elle, en compte treize. Peng joue au Werder Brême, mesure 1,74 mètre, soit cinq centimètres de moins qu'Herzog, et n'a jamais vraiment été prise en considération par Sundhage – «trop petite», dit-on en coulisses.
Y a-t-il quand même une lueur d'espoir pour elle? Vendredi dernier, Herzog a commis une bourde lors du match de Ligue des nations contre la France (0-2). Elle a très mal négocié un tir lointain, sur coup franc, qui lui arrivait pourtant dans les gants.
Rebelote mardi en Islande (3-3), où la Zurichoise a laissé filer dans le but un coup franc apparemment sans danger, alors qu'elle était sur la trajectoire.
«J'ai fait une croix sur ce genre de choses au moment où le match a repris», déclarait Herzog quant à sa boulette face à la France. C'est vrai, ça ne sert à rien de s'en vouloir pendant le match, mais avoir la lucidité pour analyser ses erreurs après la rencontre est important.
Ce n'était pas la première fois qu'Elvira Herzog est la principale responsable d'un but encaissé. Fin octobre 2024 face à l'Australie, par exemple, elle avait hésité dans une sortie en un contre un et avait accroché l'attaquante adverse avec ses bras. Résultat? Penalty et goal.
En décembre 2020, la Zurichoise a joué son premier match officiel avec la Nati, contre la Belgique, car Gaëlle Thalmann était absente en raison d'un test Covid positif.
Avec un point contre les Belges, les Suissesses auraient pu se qualifier directement pour l'Euro 2022. Mais Herzog a commis deux erreurs et son équipe a perdu 4-0. Lorsque les Helvètes se sont quand même qualifiées pour l'Euro après un barrage réussi, Herzog n'a pas été sélectionnée. Ce n'est qu'en septembre 2023 qu'elle a à nouveau été convoquée.
Gaëlle Thalmann n'a pas non plus toujours été irréprochable. Mais si l'équipe nationale a atteint la phase à élimination directe du Mondial 2023, c'est avant tout grâce à elle. La Fribourgeoise s'est montrée particulièrement convaincante contre la Norvège (0-0), en match de groupe, et a permis à la Suisse de garder sa cage inviolée. Thalmann a été élue meilleure joueuse de la rencontre.
Depuis la retraite de la native de Bulle, la Nati n'a plus eu de gardienne aussi sûre. Peng et Herzog ont certes réalisé certaines performances solides, mais elles ont aussi commis des boulettes, en sélection ou avec leur club.
Après le match contre la France, Pia Sundhage a soutenu Elvira Herzog: «Elle est toujours la numéro 1», a assuré la sélectionneuse. Reste à savoir si elle maintiendra son choix suite à la nouvelle erreur de la Zurichoise en Islande.
Pour être dans les meilleures dispositions pour l'Euro à domicile, Elvira Herzog se prépare avec l'aide de coachs mentaux, ce qu'elle a déjà fait par le passé. De quoi l'aider à gérer la pression et devenir une titulaire indiscutable lors du grand rendez-vous de cet été.
Traduction en français et contribution: Yoann Graber