Ander Herrera pensait traverser la forêt enchantée de Boulogne sans faire de mauvaise rencontre mardi soir, mais rien ne s'est passé comme prévu. Le joueur du PSG s'est fait dérober 200 euros par une prostituée qui aurait surgi à un feu rouge pour lui piquer son portefeuille et son portable. Une version que l'international espagnol a transmise aux autorités, mais qui ne convainc pas beaucoup ceux qui connaissent les voitures (les véhicules récents sont équipés de verrouillage centralisé), les prostituées (elles ne campent pas aux feux de signalisation) et les footballeurs.
Ces derniers entretiennent de longue date des rapports privilégiés avec les filles de joie. Dans un article datant de 2010, le site Rue 89 avait expliqué avec force et expertise pourquoi les pros du foot adoraient les pros du sexe, et pourquoi certains manquaient rarement une passe en troisième mi-temps.
«Ils sont dans un milieu avec beaucoup d’argent où tout se marchande, tout s’achète. Ce sont de gros consommateurs. Avec la voiture et la montre, ça fait partie de la panoplie du footballeur moderne», avait pointé Jérôme Jessel, auteur du livre Sexus Footballisticus. Son collègue Patrick Vassort, sociologue ayant enquêté sur la «violence sportive», avait relevé d'autres motivations encore:
Les dirigeants se gardent bien d'intervenir dans les relations entre leurs vedettes et les prostituées, «parce qu'ils préfèrent que les footballeurs fonctionnent avec des réseaux connus plutôt qu’ils aillent dans des milieux interlopes», souligne Jérôme Jessel, cité par Rue 89. Les ennuis arrivent lorsque les relations tarifées ne se terminent pas comme prévu.
Soit par manque de discrétion, comme en avril 2009, lorsque six internationaux tchèques ont été suspendus après que des tabloïds les ont surpris avec des prostituées. Soit parce que les galipettes ont débouché sur autre chose, comme des vols d'argent liquide et d'appareils électroniques. C'est ce qui est arrivé à huit joueurs de la sélection mexicaine en 2011, lorsqu'ils ont fait monter des prostituées en catimini dans leur chambre. L'affaire, poétiquement surnommée «l'orgie de Quito», avait débouché sur l'exclusion des internationaux.
Les câlins deviennent aussi des affaires lorsque les footballeurs enfreignent la loi et/ou la morale. Wayne Rooney n'avait enfreint que la morale en trompant sa femme avec Jennifer Thompson, une vice girl au palmarès fourni (la rumeur lui prête treize prestations avec des vedettes de Premier League). Franck Ribéry avait fait les deux avec Zahia en 2010. «Elle avait un petit corps siliconé, certains n'ont pas résisté» (So Foot). Elle était surtout mineure, et Ribéry maqué.
Ronaldo (le Brésilien) avait aussi fini au poste en 2008. Tout heureux d'avoir assisté à la victoire de Flamengo au Maracanã, «O Fenomeno» avait décidé de prolonger la nuit dans les bars de Rio puis dans un motel, en compagnie de ce qu'il croyait être trois prostituées. Il avait été un peu surpris de découvrir les arguments d'André Luiz Ribeiro Albertini, lequel lui aurait réclamé 30 000 dollars en échange de son silence. Le scandale avait fini par arriver, le travesti déballant toute l'histoire dans les médias auriverdes.
André, mort un an plus tard, avait été accusé par le procureur de l'Etat de Rio d'avoir menacé Ronaldo d'extorsion. La situation s'était ainsi retournée contre le double ballon d'Or. Car si les footballeurs de haut niveau préfèrent les travailleuses du sexe aux autres conquêtes éphémères, c'est aussi par souci de discrétion. Un argument que relevait crûment l'ancien international Louis Saha dans son livre.
Tout le problème consiste à bien les choisir.