Silvan Wallner, vous avez quitté le monde du football professionnel avec effet immédiat le 10 novembre 2024. Votre foi n'était plus compatible avec votre carrière, car le samedi, jour de match par excellence, ne pouvait pas réellement être travaillé. Comment se sont passées les semaines qui ont suivi votre annonce?
C'était une période intense sur le plan émotionnel. Il y a soudain eu un changement massif dans ma vie. Mais je peux affirmer que le fait de me retirer m'a façonné et m'a permis d'atteindre une certaine paix intérieure.
Votre décision n'a pas été comprise et a fait réagir. Comment avez-vous géré cette soudaine médiatisation?
Je ne m'attendais pas à toute cette attention. Il y a eu dans un premier temps des discussions intéressantes avec des personnes du monde entier, et j'ai répondu aux demandes avec plaisir et toujours beaucoup d'attention.
Et ensuite?
Après avoir quitté l'Autriche, j'ai passé un peu de temps dans ma famille à Uitikon (réd: dans le canton de Zurich). Puis j'ai fait un petit voyage à Malte chez un bon ami.
La main sur le cœur, avez-vous à un moment ou un autre regretté votre choix? Rappelons que vous étiez, à 22 ans, un footballeur professionnel relativement bien payé.
Non, jamais. En revanche, les jours qui ont précédé ma décision ont été de véritables montagnes russes sur le plan émotionnel. Dois-je le faire? Ne dois-je pas? Mais après cette phase intense, j'ai trouvé de la clarté et ce qui était bon pour moi. Aujourd'hui, je peux dire que je n'ai jamais regretté cette décision. C'est même le contraire. J'ai beaucoup de plaisir à vivre ma nouvelle vie.
Il a été dit que vous aviez rejoint l'Eglise adventiste du septième jour lorsque vous étiez à Linz. Est-ce vrai?
Je ne suis pas membre des adventistes. Cependant, je m'intéresse de près à leur orientation. L'école biblique que je fréquente est dirigée par les adventistes. Pour moi, c'est surtout l'enseignement de la Bible et le fait d'être chrétien qui sont déterminants. J'apprécie le récit de la vie de Jésus et les valeurs qu'il a défendues: l'amour, la paix, le respect et les responsabilités. Me focaliser là-dessus me motive.
Ils semblent très détendus.
C'est également mon cas. Vous voyez, je crois que c'est à chacun de trouver sa propre voie. Il s'agit de s'ouvrir et de se demander:
Votre club n'a pas apprécié votre départ précipité. On a entendu dire qu'ils vous avaient demandé de régler une amende. Est-ce vrai?
En effet, ils n'étaient pas vraiment contents de ma décision. Je ne peux pas vous parler des accords contractuels, car nous avons convenu de garder le silence. Tout ce que je peux dire, c'est que le club et la direction ont été justes et corrects avec moi. Je suis heureux d'entendre qu'ils sont actuellement sur une bonne lancée avec leur style joyeux et leur cohésion d'équipe. Le club fera toujours partie de ma vie.
Si vous revenez en Suisse, pourriez-vous jouer pour le FC Uitikon en 4e Ligue?
Moreno Cincera (réd: un joueur d'Uitikon) m'en a déjà beaucoup parlé. Et oui, je peux tout à fait m'imaginer jouer au football à l'avenir avec mes amis du FC Uitikon.