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Football: Comment Yverdon-Sport est devenu la «hype» du moment

Les joueurs yverdonnois avec devant, de gauche a droite, Anthony Sauthier, William Le Pogam et Nehemie Lusuena celebrent la victoire a la fin de la rencontre 1/4 de finale de Coupe Suisse de football  ...
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Comment Yverdon-Sport est devenu la «hype» du moment

C'est le club à la mode en Suisse romande. Néo-promu en Challenge League, il vient de se qualifier pour les demi-finales de la Coupe et postule à la Super League. Un succès qui s'explique.
13.02.2022, 17:5814.02.2022, 18:04
jonathan amorim
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Ils étaient 3400 mardi soir au stade municipal pour assister au succès de l'équipe locale sur le grand frère lausannois. Un chiffre monstrueux pour Yverdon-Sport, club historique du paysage footballistique romand, mais qui revient de loin. Relégué de Challenge League en 2011, le club a mis dix ans à remonter.

Ce retour dans le monde professionnel réussit plutôt bien au club du nord-vaudois, qui occupe actuellement le sixième rang de Challenge League, à six points des barrages. Ce succès s'explique notamment par une transition bien maîtrisée l'été passé.

L'arrivée de Marco Degennaro

Mai 2021, Yverdon bat Cham et signe son retour en Challenge League. Dans la foulée, les filles retrouvent la LNA, et les M21 sont promus en deuxième ligue interrégionale. Trois promotions qui amènent de l'euphorie dans la cité yverdonnoise, mais aussi passablement de défis au niveau administratif. Il faut alors rapidement professionnaliser le club et développer l'organigramme. Le président, Mario Di Pietrantonio, réagit en s'attachant les services du directeur général du FC Sion: Marco Degennaro.

Marco Degennaro, CEO des FC Sion, kommentiert die Beschluesse der ausserordentliche Generalversammlung der Swiss Football League, am Freitag, 29. Mai 2020 vor dem Stade de Suisse in Bern. (KEYSTONE/Al ...
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Pour Tim Guillemin, rédacteur en chef du quotidien local «La Région nord-vaudois» et ancien journaliste à Sport Center, cette arrivée est le facteur clé dans la réussite d'YS :

«L'arrivée de Marco Degennaro, c'est un tournant pour Yverdon. Le personnage a amené avec lui son vécu, son expérience, mais également son réseau. Uli Forte, c'est lui. Tout comme passablement de joueurs. Il a encore reconstruit le secteur administratif grâce à ses diverses expériences dans le milieu»

Si la situation actuelle du club est excellente, l'arrivée de Marco Degennaro à Yverdon et le début de saison ont été compliqués, comme nous le rappelle Tim Guillemin: «Oui, aujourd'hui, tout va bien, mais attention, il ne faut pas oublier qu'en début de saison, Yverdon démarre avec trois matchs, zéro point, et le club se sépare du coach Jean-Michel Aeby qui venait de prolonger. De plus, selon moi, YS a alors commis une grave erreur en se séparant de sa légende Mustafa Sejmenovic (aujourd'hui au FC Portalban/Gletterens) et pas de la meilleure des manières».

Après l'arrivée de Marco Degennaro, une autre grosse pointure pour la Challenge League va définitivement faire passer Yverdon dans un autre monde: Uli Forte. Le Zurichois a coaché les plus grands clubs du pays: Saint-Gall, GC, Zurich, YB.

En coulisse, Marco Degennaro continue à s'activer et recrute du personnel pour le secteur administratif. En parallèle, sur le terrain, l'équipe recommence à gagner. Le travail du nouveau directeur porte rapidement ses fruits.

Des «jeunes» en coulisses

Dans les bureaux du club, la transition «Promotion League - Challenge League» a forcément été mouvementée. Les exigences de la ligue sont bien plus élevées. Le genre de chantier qu'apprécie le nouveau directeur d'YS. La preuve avec cette anecdote racontée par le responsable de la communication Loris Tschanz, 23 ans, recruté l'été passé:

«Je gravite autour du club depuis 2019 en donnant un coup de main à Mickael Justo, qui a lancé les médias internes en 2014. L'été passé, on était au stade et on a croisé Marco, qui devait être là depuis trois jours. Il nous a demandé de lui présenter nos idées pour la communication. On lui a fait part de notre vision des choses et il a aimé. Il s'est alors tourné vers nous: "J'ai besoin de quelqu'un à 100%. Qui est disponible?" Mickael ne l'était pas, moi si. C'est comme ça qu'a vraiment démarré mon aventure à YS»
Loris Tschanz, Yverdonnois et ancien pigiste à la Région, ici en camp en Turquie, suit l'équipe au quotidien.
Loris Tschanz, Yverdonnois et ancien pigiste à la Région, ici en camp en Turquie, suit l'équipe au quotidien.

Arrivé à la tête du pôle communication l'été dernier, Loris Tschanz s'occupe de la relation avec la presse, mais également des réseaux sociaux du club (et de la section féminine, avec la collaboration des joueuses et de Mickael Justo). Il est également responsable de la billetterie. Un quotidien qu'il partage avec trois autres nouveaux employés du club: le secrétaire général Steven Guignard (25 ans), le team manager Arnaud Viallate (27 ans) et Noah, stagiaire de 20 ans. Une «petite équipe» très jeune, mais extrêmement motivée. Dernier arrivé, Arnaud, le team manager, raconte:

«Uli Forte a émis le souhait d'avoir quelqu'un pour faire le lien entre le vestiaire et l'administratif. Il voulait un team manager. Comme j'étais dans le club depuis un moment, au secteur formation notamment, j'ai été approché. Toutes ces années au service des jeunes et de mon club de cœur ont été récompensées par ma nomination à ce poste. C'est très gratifiant et motivant»
Ancien joueur de la II, coach des A-Inter, Arnaud Vialatte connaît parfaitement le club. Un autre recrutement judicieux d'YS
Ancien joueur de la II, coach des A-Inter, Arnaud Vialatte connaît parfaitement le club. Un autre recrutement judicieux d'YS

Des amitiés régionales

La mission principale du team manager consiste à faire en sorte que les joueurs, tout comme le staff, se concentrent uniquement sur le football. Arnaud Vialatte s'occupe du reste: voiture, appartement, assurance, etc. Par ailleurs, le préparateur du physique Romain Tanniger est un ami d'enfance d'Arnaud. Une proximité et un régionalisme qui font la force du staff yverdonnois, que ce soit au niveau sportif ou administratif.

Les tâches sont également facilitées par la bonne ambiance qui règne au quotidien. «On est une petite équipe de quatre, mais on ne compte pas nos heures», soutient Loris Tschanz. «On s'entend tous très bien et cela facilite le travail. Avant le match contre Lausanne, on a fait des heures supplémentaires et personne n'est parti avant que le dernier, en l'occurrence moi, n'ait terminé son boulot. Cette solidarité, dans les bureaux, c'est notre force. On est devenu des amis, on joue souvent au tennis avec Arnaud et avec Steven, on est partis en vacances en Suède. Tout ça grâce à notre travail à Yverdon Sport.»

Tim Guillemin, qui suit le club de manière quasi quotidienne, confirme cette bonne organisation du secteur administratif :

«`A Yverdon, à l'heure actuelle, les joueurs savent à qui parler quand ils ont un problème. Tu veux discuter de ton contrat? Tu vas voir Marco Degennaro. Tu veux un conseil pour ta communication sur Instagram? Loris Tschanz! Tu as un problème avec ta voiture? Tu appelles Arnaud Vialatte. Tout ça fait que les joueurs peuvent mettre toute leur énergie dans le football. De plus, il y a des personnes compétentes à chaque poste. Et ça, c'est grâce à Marco Degennaro»

Christian Zock, milieu de terrain d'Yverdon Sport, a débarqué l'été dernier dans le nord-vaudois en provenance de Sion, parcourant le même chemin que Marco Degennaro. A Yverdon, le Camerounais a trouvé un équilibre de vie qui lui permet de s'exprimer sur le terrain: «Je vis dans un petit village, à Baulmes (VD), c'est très tranquille et apaisant. Au club, le staff est fantastique. On peut se focaliser à 100% sur notre travail sans avoir de soucis en tête».

Christian Zock, heureux sur le terrain et en dehors.
Christian Zock, heureux sur le terrain et en dehors.

Yverdon, ville de football. Oui mais..

Cette réussite actuelle s'accompagne d'un engouement populaire représenté mardi soir par les 3400 personnes présentes au stade. Yverdon est une ville avec un passé footballistique, une vraie mémoire collective. Oui mais...

Les dix dernières années dans le football amateur ne s'effacent pas aussi rapidement. Yverdon aurait même perdu une génération selon Tim Guillemin, spécialiste du football, mais également des mouvements sociaux liés au supporterisme dans ce sport: «Il ne faut pas oublier que lors du retour en Challenge League, contre le SLO, l'été dernier, il y avait moins de 1000 personnes au stade. Au deuxième tour de Coupe contre Wil, 300. Alors oui, c'est magnifique d'avoir réuni plus de 3000 personnes mardi dernier, mais je n'oublie pas ces matchs. Il y a encore beaucoup de travail pour récupérer la génération perdue entre 2010 et 2020».

Récemment, un nouveau kop s'est même créé: le kop 14. Il s'est illustré par des shows pyrotechniques donnant des airs d'Istanbul à Yverdon. Une ambiance qui rappelle que la ville possède le potentiel pour encore faire mieux.

Ambiance de fou mardi dernier à Yverdon.
Ambiance de fou mardi dernier à Yverdon.

De quoi rêver encore plus grand? De Super League? «Il y a un seul obstacle à la montée d'Yverdon: le nombre de places assises en tribune demandé par la Ligue», rappelle Tim Guillemin. «Il en faut 6500 selon le règlement de la SFL, Yverdon en possède 1500. Le club pourrait déposer un projet à la ville et bénéficier d'une dérogation. Sportivement, je ne vois absolument aucun problème à une éventuelle nouvelle montée. L'équipe est là, l'administratif se développe très bien et les infrastructures du club sont bonnes. Yverdon peut jouer en Super League.»

Du côté des joueurs, on reste prudent :

«On va tenter de continuer sur notre dynamique actuelle. Rien n'est impossible, mais il ne faut pas non plus s'emballer»
Christian Zock

Voilà de quoi, peut-être, rattacher à nouveau entièrement la ville à son club de football. Même si, on ne le dira jamais assez, tout peut aller très vite dans le football.

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Oui, les sportifs ont le droit de pleurer
Les skieurs autrichiens doivent payer une amende s'ils ont l'outrecuidance de lâcher une larme devant les caméras. C'est en tout point une méconnaissance du sport et de sa dramaturgie.

Les larmes de Lara Gut-Behrami face aux caméras ont quelque chose de vrai, d'authentique. A Sölden, il y a deux semaines, elle a fendu l'armure et laissé tomber le masque de l'athlète glaciale face à la presse – qu'elle préfère garder à distance respectable.

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