En Europe – et plus précisément en Suisse, où il se tient – le Championnat d'Europe féminin de football semble voler la vedette à la Coupe du monde des clubs, organisée jusqu’à dimanche aux Etats-Unis.
L’événement voulu par Gianni Infantino peine en effet à convaincre de ce côté-ci de l'Atlantique, et a même été raillé durant la phase de groupes, quand certains matchs impliquant de grandes formations européennes se sont joués devant des sièges vides.
Cependant, sans attendre la fin du tournoi, la FIFA peut déjà se féliciter et présenter ce Mondial des clubs revisité comme une réussite. La phase de groupes a rassemblé en moyenne 34'746 spectateurs par match et les tribunes ont vibré au rythme des supporters sud-américains. Des audiences impressionnantes ont également été enregistrées dans certaines régions du monde, notamment en Amérique latine.
Au Brésil, par exemple, 50 millions de téléspectateurs étaient au rendez-vous sur la chaîne TV Globo dès le premier week-end de compétition. De quoi réjouir l’instance dirigeante du football mondial, qui peut en plus compter sur une demi-finale de rêve entre le Paris Saint-Germain et le Real Madrid. Disputée mercredi à 21h, elle marquera les retrouvailles de Kylian Mbappé avec son ancien club. La partie est attendue, pas uniquement en France ou en Espagne.
Ce bilan positif – du moins du point de vue des organisateurs – pourrait désormais avoir des répercussions sur la compétition, et inciter la FIFA à la faire progresser davantage. L'instance serait ainsi intéressée par l’idée d'organiser la Coupe du monde des clubs tous les deux ans, et non plus tous les quatre ans, selon les informations de la chaîne brésilienne SporTV, qui assure par ailleurs que le pays du joga bonito souhaiterait accueillir l'événement dans un futur proche.
Cette évolution, également rapportée par la célèbre émission espagnole El Chiringuito, ne serait pas simplement motivée par la réussite de cette première édition. D'après SporTV, la forte demande de matchs émanant des grands clubs pousserait la FIFA à envisager un tel rythme. Tout cela traduit aussi la volonté de l'instance de reprendre la main sur le calendrier international et de réduire l’hégémonie de l’UEFA et de la CONMEBOL, en charge de la Ligue des champions et de la Copa Libertadores.
Marca tempère toutefois, assurant que la prochaine Coupe du monde des clubs aura bien lieu en 2029, dans un pays qui reste à définir. En outre, le journal affirme qu’un tel changement relève du rêve. Il provoquerait à n'en pas douter un véritable cataclysme dans le monde du football et rencontrerait une vive opposition.
Pour rappel, la FIFPro et l’association European Leagues ont déjà déposé une plainte contre la FIFA auprès de la Commission européenne pour «abus de position dominante», accusant l’instance d’avoir imposé son Mondial des clubs sans consultation préalable. Augmenter la fréquence du tournoi ne ferait qu’accentuer les tensions existantes. Mais au fond, qui peut réellement prévoir la façon dont la FIFA agira à plus long terme?
Pour l'heure, d’autres évolutions paraissent beaucoup plus plausibles. The Guardian explique qu'une consultation en vue d’un élargissement du Mondial des clubs est attendue à Zurich. Le tournoi pourrait ainsi passer de 32 à 48 équipes, pour ressembler au nouveau format de la Coupe du monde, qui sera étrenné en 2026. Ce serait le fruit du lobbying de grands clubs qui ne sont pas parvenus à se qualifier pour l'événement, et qui passent à côté d’une importante manne financière. Pour rappel, des équipes comme le FC Barcelone, Arsenal, Liverpool, Manchester United et l'AC Milan n'ont pas été conviées en Amérique.
Le plafond actuel – fixé à deux clubs par pays (sauf lorsque plus de deux équipes ont remporté la principale compétition continentale sur la période qualificative) – pourrait également être révisé et augmenté. Toujours selon The Guardian, ce changement aurait été suggéré par les formations de Premier League, uniquement représentées par Manchester City et Chelsea aux Etats-Unis.
Si ces évolutions éventuelles sont encore loin d’être officialisées, il semble néanmoins que la FIFA soit véritablement prête à transformer encore sa compétition. Le secrétaire général de l’instance, Mattias Grafström, a ainsi déclaré auprès de The Athletic que toutes les options restaient ouvertes et seront étudiées en concertation avec les clubs et les confédérations.