Cet Yverdonnois a eu un geste roublard pour battre Lausanne
On entend souvent qu'«un match se gagne à l'expérience». C'est une manière diplomate de dire que la roublardise fait entièrement partie du jeu et qu'elle est, effectivement, parfois très utile.
En premier, on pense bien sûr aux footballeurs dont l'équipe mène et qui prennent énormément de temps à effectuer leur remise en jeu en fin de match. Ou alors ceux qui vont «geler» le ballon vers le poteau de corner, très loin de leur but, pour faire défiler les secondes et priver l'adversaire du ballon – pas de la plus belle des manières, c'est vrai.
Mercredi soir, l'expérimenté capitaine d'Yverdon-Sport, Anthony Sauthier (34 ans, 206 matchs de Super League), a utilisé une autre astuce pour casser le rythme contre le Lausanne-Sport, en 8e de finale de la Coupe de Suisse. On joue alors la 5e minute de la première prolongation, les organismes sont fatigués et les Yverdonnois ont de quoi craindre les offensives des talentueux et vifs lausannois (Diakité, Lekoueiry ou encore Bair).
Alors que Gaoussou Diakité, justement, s'échappe le long de la ligne de touche, Anthony Sauthier tacle – très proprement – le Malien pour mettre la balle en touche. Dans son tacle, le défenseur yverdonnois fauche son coéquipier Elias Pasche (qui poursuivait Diakité), qui reste à terre. Rien de grave, toutefois.
Coup de chance: la caméra fait un gros plan sur les deux Nord-Vaudois. Sauthier touche la jambe de Pasche et constate qu'il n'y a aucune blessure. Mais au moment où l'ailier veut se relever, c'est son capitaine qui le pousse au sol, avec un petit mot, pour qu'il reste par terre.
La scène en vidéo
Le commentateur de la RTS, Cédric Moret, a tout de suite compris l'intention d'Anthony Sauthier:
Le réalisateur ne s'est, lui non plus, pas trompé: il a repassé au ralenti le geste roublard du capitaine yverdonnois, qui a conclu cette séquence avec un sourire en coin, sans doute conscient que son astuce a fonctionné (Yverdon a effectivement pu souffler quelques secondes supplémentaires et Sauthier n'a pas été réprimandé par l'arbitre).
Les affiches des huitièmes de finale
Yverdon a ensuite, contre toute attente, dominé ces prolongations face à un adversaire qui joue une division plus haut, mais qui est certainement fatigué par l'enchaînement des matchs entre le championnat et la Coupe d'Europe (Conference League). C'est donc logiquement que les «vert et blanc» ont passé l'épaule à la 115e minute, sur un exploit individuel de leur attaquant Robin Golliard, qui a inscrit le 2-1 définitif.
Les pensionnaires de Challenge League ont paru très sereins tout au long de cette rencontre, à l'image de leur gardien Simon Enzler, dont le calme au niveau de son langage corporel et des interactions avec ses coéquipiers est particulièrement frappant.
Après avoir éliminé Servette puis Lausanne, voilà les Yverdonnois en quarts de finale de cette Coupe de Suisse. Avec, évidemment, le rêve de soulever une première fois le trophée. Pour cela, il leur faudra assurément faire encore preuve de courage et de roublardise.
