L'assemblée extraordinaire de la Swiss football league (SFL) se tient à Ittigen, dans la région de Berne, entre les représentants de chaque club (20 au total). Les enjeux sont énormes.
Le premier objet de votation porte sur la Super league et la volonté de l'étendre à 12 équipes, contre 10 actuellement. Le changement serait effectif à partir de la saison 2023-2024. Il est réclamé par l'ensemble du collège et ne devrait avoir aucun mal à obtenir la majorité des deux tiers (quatorze voix).
Seul point de discorde: les problèmes de la Challenge league ne sont pas abordés, encore moins réglés, par ce nouvel équilibre des forces. Toutes les questions restent ouvertes. Elles touchent essentiellement au statut (professionnalisme ou semi-professionnalisme), à la vocation (élitisme et/ou formation) et à l'organisation même (répartition géographique) de la compétition.
Le second objet de votation concerne le mode opératoire de la Super league. Le comité de la SFL propose une nouvelle formule qui entrerait en vigueur durant la même saison 2023-2024. La majorité simple, cette fois, suffit (onze voix).
Les opposants sont les plus bruyants: on y trouve les présidents du FC Zurich, de Lucerne et de Young Boys, tous indignés par une formule injuste où le titre de champion serait décerné sur deux matchs, quelle que soit la situation au classement. Une saison complète serait réduite à l'inanité .
Les soutiens semblent nombreux mais, en dehors de Christian Constantin, ils restent extrêmement discrets. Beaucoup semblent redouter la réaction véhémente de leur base de supporters, la même désapprobation qui avait accueilli le projet de Super league européenne l'an dernier.
Ce n'est pas le moindre des paradoxes dans ces tentatives de changement: les grandes réformes du football prétendent séduire un public jeune, habitué aux aux formats courts et à une offre de divertissement pléthorique, mais elles semblent buter sur un conservatisme qu'elles peinent à identifier, sinon à reconnaître.
Cette nouvelle formule, en réalité, ne l'est pas tellement. Elle a de lointaines origines suisses (formule Rumo, avec division de points, dans les années 80) et s'inspire de différents modèles testés à l'étranger, dans des pays de taille similaire.