Il y a 23 ans, lorsque Fernando Alonso pilotait sa Minardi pour la première fois en Formule 1, le calendrier comptait 17 circuits. Cette année, le pilote d'Aston Martin participera à un total de 24 courses. Et au lieu de se terminer en octobre, la saison ira jusqu'en décembre, avec un dernier GP programmé à Abou Dabi le 8 du mois.
Le chiffre 24 n'avait jamais été atteint auparavant. Un record dont les pilotes se seraient apparemment bien passés. Avant même le début de la saison, Max Verstappen n'avait pas ménagé ses critiques.
Le Néerlandais n'était pas le seul à se montrer critique. «A mon avis, nous sommes allés trop loin», a averti le pilote Ferrari Carlos Sainz, dont la participation ce week-end à Melbourne n'est pas certaine en raison des séquelles d'une opération de l'appendicite. «Nous sommes à la limite en ce qui concerne le nombre de courses pour le personnel de l'équipe, les pilotes, les autres collaborateurs de la Formule 1, les journalistes, etc.»
Le vétéran Alonso et l'ex-champion du monde Lewis Hamilton militent aussi en faveur d'une réduction du calendrier. Outre la charge de travail induite par l'enchaînement des week-ends, ils avancent l'argument environnementeal. «24 courses, ce n'est durable pour personne», dit Alonso. «Plus nous organisons de courses et plus il y a de déplacements pour toute la "caravane" de la F1, pointe Hamilton. La durabilité devrait être au centre des décisions.»
Les pilotes peinent toutefois à se faire entendre auprès des décideurs de la discipline. Le directeur général de la Formule 1, Stefano Domenicali, n'envisage pas une seule seconde de réduire le nombre d'épreuves. C'est même tout le contraire. L'Italien, né à Imola, est conscient que la F1 est convoitée. Il a déjà évoqué un possible calendrier à plus de 30 courses.
Pourtant, vu l'avance de Red Bull sur ses adversaires, c'est d'abord le suspense qui est perfectible. La saison dernière, une seule course n'a pas été remportée par l'écurie autrichienne, c'était à Singapour. Verstappen a été sacré champion du monde avec 290 points d'avance sur... son propre coéquipier, Sergio Pérez. Avec encore 51 points de moins, Lewis Hamilton n'était que 3e.
La domination des Red Bull se poursuit encore cette année, puisque Max Verstappen a remporté les deux premières courses toujours devant Pérez. Il n'y a actuellement aucun signe permettant de penser que l'hégémonie de Red Bull sur la piste pourrait être bousculée, même si l'affaire Horner continue de susciter de l'inquiétude en interne.
Malgré ses formidables résultats, le plaisir de Max Verstappen est contrarié par le nombre de courses.
«Même le champion du monde trouve que la saison est trop longue, ne manque pas de souligner Fernando Alonso, 42 ans. Imaginez maintenant ce que doivent penser tous ses adversaires. Nous arriverons en deuxième partie de saison sur des courses où il n'y aura plus rien à jouer.» C'est à ce moment-là surtout que les pilotes risquent de trouver le temps long.