Replonger dans les images de la Coupe Spengler, c'est aussi découvrir à quel point le matériel des hockeyeurs a changé. Voici par exemple à quoi pouvait ressembler un masque de gardien dans les années soixante.
L'image, prise le 2 janvier 1966, montre le visage dissimulé de Jan Jursa, le gardien remplaçant de l'équipe tchèque de Dukla Jihlava, qui remportera cette année-là le tournoi après une victoire 5 à 2 en finale contre l'équipe suédoise de Vaesteras.
Entre 1924 (première édition du tournoi) et 1979 (installation du toit), l'épreuve grisonne se disputait en plein air. De grands projecteurs ainsi que des lumières disposées au-dessus de la surface de glace permettaient d'éclairer le jeu.
Le 30 décembre 1977, de fortes chutes de neige se sont abattues sur Davos, rendant le nettoyage de la glace pratiquement impossible.
Ce n'était bien sûr pas la première fois (et pas la dernière non plus) que la météo venait perturber la tenue de la compétition. La neige a parfois compliqué les choses, mais le soleil aussi. En 1958, le tournoi a tellement souffert de la chaleur que la finale entre Davos et Milan (6-2) n'a pu avoir lieu que...le 27 janvier 1959.
Certains hivers, il fallait s'habiller chaudement pour pouvoir suivre les exploits des hockeyeurs en plein air. Des spectatrices revêtaient alors leur plus beau manteau de fourrure.
Cheveux impeccablement gominés, l'arbitre M. Berchten a dû séparer les joueurs lors d'une bagarre entre le SKA Leningrad et La Chaux-de-Fonds en 1971.
Ce jour-là, tout était rentré dans l'ordre. Mais pas en 1938. Une bagarre avait dégénéré lors du match décisif entre Prague et Davos. La partie avait dû être interrompue et rejouée en février (victoire 1-0 du HCD).
Le 31 décembre 1973, peu après la victoire des Slovaques face au Team Torpedo Gorky, le capitaine Stefan Kordiak et ses coéquipiers n'ont pas attendu d'être au vestiaire pour déboucher le champagne puis le verser dans le trophée.
Comme l'image ci-dessus le révèle, certains joueurs évoluaient à l'époque avec du «Eye black», une graisse noire appliquée sous les yeux afin de réduire l'éblouissement du soleil.
Le tournoi est si populaire qu'il attire des supporters de toute la Suisse et même de plus loin. Le parking jouxtant la patinoire est occupé par des dizaines de cars ayant déversé des fans de différents clubs qui, le temps des fêtes, oublient leur rivalité pour se côtoyer dans la joie et la bonne humeur, que ce soit dans les tribunes ou dans les bars de la station.
L'édition 2004 restera dans les mémoires puisque cette année-là, de nombreuses stars de NHL ont pu participer à la Coupe Spengler en raison du lock-out décrété en Amérique du nord. La finale, disputée devant 7580 spectateurs (guichets fermés), a été remportée par le HC Davos d'un grand Jonas Hiller et des stars américaines Joe Thornton, Rick Nash ou encore Martin St-Louis.
Nash, qui faisait une pige dans les Grisons entre deux saisons avec les Blue Jackets de Columbus, avait eu ces mots élogieux:
Il s'était décidément passé beaucoup de choses en 2004 à Davos. Mis au défi par un supporter, l'arbitre biennois Reto Bertolotti s'était fait raser sa moustache (qu'il portait élégamment depuis 25 ans) en direct devant les caméras de télévision et face à des tribunes pleines à craquer.
Il n'est pas rare que des politiciens se rendent à Davos pour assister à la Coupe Spengler. En 2007, c'est Samuel Schmid, alors à la tête du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), qui avait fait le déplacement dans les Grisons.
Il n'avait pas hésité à se munir d'une écharpe jaune et bleu. Il avait ensuite assisté à une partie du match entre Davos et Pardubice depuis...le banc des pénalités!