Deux défis de taille se dressent sur la route du HC Viège ce printemps: le premier, c'est évidemment de battre Ajoie dans la série de promotion/relégation. C'est bien parti, puisque l'équipe dirigée par Heinz Ehlers s'est imposée mardi dans le Jura (2-3), mais le plus dur reste à faire, et le club de Swiss League devra absolument confirmer son break, ce jeudi soir à domicile (20h), pour continuer de croire très fort en ses chances.
Le second défi des Haut-Valaisans viendra plus tard, et seulement en cas de promotion. Il s'agira alors de former une équipe compétitive avec très peu d'argent.
Le budget actuel du club est de 6 millions. «Si on monte, on passerait à environ 11 millions grâce aux recettes qui augmenteraient naturellement en National League, entre les droits TV, les abonnements, la billetterie, la restauration et le sponsoring», projette le directeur du HC Viège Sébastien Pico, avant d'ajouter: «On sait très bien qu'on aurait le plus petit budget de la ligue.» A titre de comparaison, le budget du HC Ajoie, dernier de la saison régulière avec 14 victoires en 52 matchs, est de l'ordre de 15 millions.
Sébastien Pico est-il inquiet pour la suite? Le dirigeant préfère temporiser.
Une décision logique et en accord avec le marché, car l'augmentation du nombre de joueurs étrangers (de quatre à six) n'a pas stoppé la hausse des salaires en National League. C'est même le contraire qui s'est produit, rappelait la NZZ en mars 2024, soulignant que «les salaires moyens dans la ligue continuent d’augmenter. Aujourd'hui, la majorité des joueurs gagnent entre 250 000 et 500 000 francs. Les coûts pour les équipes premières varient entre 8 et 14 millions de francs.»
Avec ses faibles moyens, Viège n'aurait donc pas le droit à l'erreur sur le marché des transferts. «On sait qu'il faudrait avoir une bonne main avec les étrangers, surtout qu'on arriverait tard sur le marché, reconnait Pico. On aurait moins le droit de nous tromper que les grandes équipes du championnat.»
Pour séduire ses nouvelles recrues, le HC Viège mettra en avant le «projet sportif, poursuit notre interlocuteur. Notre force, c'est le groupe, le système. C'est un état d'esprit partagé par notre directeur sportif Daniele Marghitola.»
Sébastien Pico sait que «les deux premières années, seul le maintien compterait». Il sait aussi que «par le passé, des néo-promus n'avaient pas 20 millions de budget non plus et ont fait les choses bien», citant en exemple Langnau, «un club en périphérie qui a réussi à s'installer durablement au sein de l'élite». Ce rêve est aujourd'hui celui du HC Viège.