Que peut bien faire le meilleur skieur du monde en été, lorsqu'il est loin de la neige et de la compétition? En maître de la planification, Marco Odermatt (24 ans) optimise au mieux son agenda.
Entre entraînements physiques, visites chez les sponsors et loisirs, le Nidwaldien n'a vraiment pas le temps de s'ennuyer, comme il nous l'explique.
Marco Odermatt, vous êtes un homme très demandé. Plus votre succès est grand, plus les sollicitations et obligations sont nombreuses. Ne préféreriez-vous pas vous asseoir au bord du lac avec des amis lors des douces soirées d'été?
Oui, bien sûr. Mais ces événements avec les sponsors font partie de mon métier. Tout comme un maçon travaille sur un chantier par 35 degrés et sous le soleil, et non au bord d'un lac. Bien sûr, je ne fais pas du ski pour ces événements. Mais si je veux gagner un peu d'argent grâce au sport, ils font partie de mon quotidien.
Comment vous organisez-vous pour concilier ces sollicitations avec votre temps libre?
Le temps passé avec ma famille et mes proches est important pour moi. C'est pourquoi je dois être bien organisé et surtout efficace. La planification est importante. Je concilie généralement bien mes obligations.
Vous vous chargez vous-même de la planification?
Dans la plupart des cas, c'est mon manager Michael qui s'en charge.
Votre manager Michael Schiendorfer, justement, ne tarit pas d'éloges sur vos talents d'organisateur!
En fin de compte, c'est une bonne coopération. Je gère mon agenda très précisément. J'indique quand j'ai le temps et il essaie de compacter les sorties chez les sponsors.
Les séances d'autographes, comme celles chez Longines par exemple, font partie de votre programme professionnel obligatoire. Ces activités extra-sportives vous procurent-elles parfois des moments d'émotion?
On vit beaucoup de choses grâce aux sponsors. Dernièrement, je suis allé au Rigi-Schwinget (réd: fête de lutte au sommet de la fameuse montagne de Suisse centrale) avec un sponsor. La semaine précédente, j'ai passé la nuit sur le Titlis dans la chambre Space-Camp. C'étaient des expériences cool et qu'on ne vit pas au quotidien.
Et quid du contact avec les fans, que vous avez manifestement apprécié aujourd'hui encore, avec certains qui vous ont même offert des chocolats et des cadeaux?
Lors des séances d'autographes, je suis heureux de voir les enfants avec leurs yeux qui brillent. J'aime prendre du temps pour eux.
Un événement émotionnel pour vous a eu lieu au début du mois sur un téléski. Racontez-nous!
J'ai été nommé sportif d'honneur par mon ski-club de Hergiswil (NW). Une telle distinction n'existait pas auparavant. (rires) En signe de reconnaissance, j'ai reçu une perche de téléski dorée ainsi qu'une plaque d'honneur sur ce même téléski, dans le village de Langmattli. C'est une chose cool qui m'a fait très plaisir. Avant, quand il y avait de la neige, je m'y entraînais de temps en temps. Et je me souviens qu'il y a deux ans, le lendemain de Kitzbühel, j'y suis allé faire du snowboard en soirée.
Les bases du succès en hiver se construisent en été. Quel est donc votre programme d'entraînement pendant un mois de vacances comme juillet?
Ça ne ressemble en rien à des vacances.
Au début du mois, j'ai remis pour la première fois les skis, sur le glacier de Zermatt. Mi-juillet, j'ai encore une semaine d'entraînement sur la neige.
Quelles sont vos autres activités en été?
C'est une période propice à la détente. On n'a pas la pression de l'hiver. Bien sûr, je travaille aussi dur en été, mais on dort généralement chez soi, dans son propre lit, et le soir, on a le temps d'aller au lac, de faire une randonnée en montagne ou de faire un barbecue avec des amis. Je ne m'ennuie pas.
Votre occupation préférée en été?
Tout ce qui est lié au sport. Pendant mon temps libre, j'aime faire du golf ou jouer au tennis. De temps en temps, c'est aussi de l'escalade ou du canoë. La combinaison de la nature et du mouvement.
Adaptation en français: Yoann Graber