L'annonce a déçu beaucoup de fans de tennis mardi soir: Roger Federer a renoncé à participer au tournoi olympique de Tokyo (du 24 au 30 juillet). Le Bâlois a invoqué une rechute de sa blessure au genou survenue à Wimbledon.
Avant lui, de nombreux joueurs (et joueuses) se sont aussi désistés. Sans vraiment expliciter la raison de leur non-participation. Ou en l'argumentant avec des pépins de santé, qui n'empêchent pourtant pas un retour sur les courts rapidement après les JO. Sans remettre en question la véracité des infos qu'ils délivrent, on peut se demander si les joueurs de premier plan accordent vraiment de l'importance au tournoi olympique, perturbé cette année par le Covid-19.
Serena Williams a été la plus évasive parmi ceux qui n'iront pas à Tokyo:
L'Américaine n'a pas exprimé de regrets par rapport à son absence à Tokyo. «Je n'y ai pas pensé. Par le passé, j'ai vécu des moments extraordinaires aux JO. Mais je n'y ai vraiment pas pensé et je vais continuer à ne pas y penser», a-t-elle lâché laconiquement.
Rafael Nadal s'est, lui, exprimé sur les réseaux sociaux pour annoncer et justifier sa non-participation à Wimbledon et aux Jeux olympiques, en suggérant un allègement de son calendrier pour se préserver. «L'objectif est de prolonger ma carrière et de continuer à faire ce qui me rend heureux, c'est-à-dire jouer au plus haut niveau», a écrit l'Espagnol. «Les Jeux olympiques ont beaucoup compté dans ma carrière et ont toujours été une priorité en tant qu'athlète.»
Nadal a pourtant programmé son retour au tournoi de Washington (ATP 500) le 2 août, seulement trois jours après la fin du tournoi olympique...
Dominic Thiem ne sera pas non plus de la partie à Toyko. Lui aussi a pris la parole sur ses comptes de plateformes numériques. Comme Rafael Nadal, l'Autrichien a eu la courtoisie d'exprimer des regrets liés à son absence, en affirmant que «prendre part aux Jeux et représenter son pays est un immense honneur qui a rendu la décision encore plus dure à prendre.»
These last two weeks I have been training hard - and I’m starting to improve my conditioning and concentration little by little. My goal is to work hard the coming weeks, give my best at Wimbledon and keep training and hopefully defend my US Open title.
— Dominic Thiem (@ThiemDomi) June 17, 2021
Mais la lecture entre les lignes permet de comprendre facilement que le tournoi olympique n'était pas une priorité cette année pour l'actuel numéro 6 mondial. Il écrivait il y a un mois: «Mon objectif est de continuer dans les prochaines semaines, faire de mon mieux à Wimbledon, puis retourner à l'entraînement pour défendre mon titre, je l'espère, à l'US Open». En zappant donc, entre deux, les JO.
La Canadienne Bianca Andreescu (lauréate de l'US Open 2019) a, elle, évoqué laconiquement sur Instagram «tous les défis auxquels nous sommes confrontés en ce qui concerne la pandémie» pour ne pas se rendre à Tokyo.
Son compatriote Denis Shapovalov justifie lui aussi, sur Twitter, son retrait à cause de la situation sanitaire, mais de manière assez implicite:
Nick Kyrgios, avec son franc-parler habituel, fait partie des rares vedettes de la balle jaune à avoir donné une raison précise sur les réseaux sociaux pour expliquer son retrait. Et elle ne nous étonne pas, connaissant l'Australien:
De son côté, Novak Djokovic a annoncé, juste après son sacre à Wimbledon dimanche, hésiter encore à se rendre au Japon. «Je ne peux même pas avoir avec moi mon cordeur, qui est très important dans mon équipe, car nous sommes limités en nombre d'accompagnateurs. Il faut que je réfléchisse à tout ça. (...) C'est du 50/50», a analysé le numéro un mondial.
Son retrait pourrait offrir une belle opportunité à des joueurs comme Daniil Medvedev (numéro 2 mondial), Stefanos Tsitsipas (numéro 4 mondial) ou encore Matteo Berrettini (numéro 8 mondial) d'être sacrés champion olympique.