On l'attrape alors qu'il est sur la route, après un bloc d'entraînement à Pozza di Fassa, en Italie, en direction d'une autre station transalpine: Madonna di Campiglio, pour le cinquième slalom de la saison 2024/2025.
Le slalom nocturne, prévu le 8 janvier, est le premier rendez-vous du mois des slalomeurs, comme se plaisent à le rappeler les spécialistes du virage. C'est simple: chaque week-end un slalom est organisé.
Un temps fort que doit empoigner Marc Rochat. Le Vaudois vit un début d'exercice très compliqué: 4 slaloms pour autant d'abandons.
Heureusement, les fêtes de fin d'année lui ont fait le plus grand bien, pour recharger les batteries et repartir du bon pied.
Entre Noël et Nouvel an, il s'est même rendu en France, à Valmeinier, pour courir une course FIS (troisième échelon en ski alpin). Ce déplacement était surtout pour «se changer les idées» et pour «voir l'arrivée», comme il nous le confie.
«Au final, le problème n'est pas l'entraînement, car je skie bien en ce moment». Il lui fallait simplement empiler deux manches en mode course, deux runs sans sortir.
Depuis sa sortie de piste lors du premier slalom de l'année, il admet un petit blocage mental: «Je pars avec de grosses attentes, je suis en très bonne forme et patatras».
Il déplore cet incident durant l'épreuve de Levi, lorsqu'il touche un caillou qui lui endommage son ski. Un coup du sort qui a été difficile à digérer:
Une malchance qui lui empoisonne l'esprit une semaine plus tard, lors du slalom de Gurgl: «J'avais la tête dans le brouillard, j'étais encore énervé du week-end passé. Et ensuite, je suis arrivé à Val-d'Isère, une piste sur laquelle je restais sur deux échecs, dans des conditions qui ne me convenaient pas. J'ai accumulé pas mal de négativité et j'ai eu de la peine à me lâcher.»
Le dernier coup au moral remonte à Alta Badia, dans des conditions compliquées: il skie avec le frein à main pour rallier l'arrivée. Sauf que les planètes ne sont pas alignées ces temps-ci: «Je skiais sur des oeufs, avec cette neige cassante. Si j'étais en confiance, je passais.»
La pilule est amère pour le slalomeur de 32 ans:
Mais Rochat n'est pas du genre à céder à la panique et assure ne pas trop se faire de soucis: «Où j'en suis actuellement? Je dirais que le pire est derrière et ça ne reste qu'un sport.»
Mais il convient qu'il faut d'abord reconstruire, rassembler les pièces pour retrouver cette confiance:
Retourner à la basse besogne, continuer à cravacher pour accrocher ce podium qui lui tendait les bras l'an dernier et cette quatrième place lors du slalom de Schladming et une cinquième à Adelboden.
La première étape, c'est de revenir aux bases du point de vue matériel: «On a trouvé des réglages qui fonctionnent bien sur les neiges froides». Car cette année, la donne est différente et elle ne favorise pas les qualités de Rochat: «Cette saison, on a des conditions qu'on a jamais eu l'an dernier, hormis à Kitzbühel. La saison passée, des pistes injectées assez tendres, avec des températures assez hautes. Ces conditions me conviennent mieux que les patinoires», nous répond-t-il.
Maintenant, place à Madonna di Campiglio et à ce mois des slalomeurs, avec 5 slaloms au programme. Le Vaudois part positif et vaillant. «Madonna, c'est une jolie piste, toujours bien préparée. C'est un bon endroit pour lancer véritablement sa saison», en guise de conclusion.