La personnalité clivante de Novak Djokovic et son jeu pragmatique ne suscitent guère d'intérêt parmi le public suisse romand.Image: Shutterstock
Le public n'a pas été nombreux devant la finale de Wimbledon remportée par le Serbe dimanche. C'était sans doute trop dur pour son petit coeur amoureux de Roger Federer.
14.07.2021, 06:1014.07.2021, 15:43
La finale de Wimbledon est l'un des plus beaux moments de la saison pour les amateurs de tennis. Le genre de rendez-vous qui justifie d'annuler un anniversaire, le baptême du neveu voire carrément son propre mariage. Mais ce n'est pas vraiment l'idée que s'en sont fait les téléspectateurs romands cette saison. Ils n'étaient que 49 000 en moyenne à suivre la rencontre entre Novak Djokovic et Matteo Berrettini.
Ça s'est fini comme ça:
Image: EPA PA POOL
Ce chiffre peut paraître étonnant dans la mesure où la rencontre postulait pour l'histoire: Djokovic avait de grandes chances de remporter un 20e titre du Grand Chelem et ainsi égaler la marque co-détenue par Roger Federer et Rafael Nadal. Pourquoi ce match a-t-il été boudé par les Romands? On a trouvé (au moins) trois raisons.
Trop dur 💔
Assister en direct à un nouveau record de Federer malmené ne réjouissait guère les fans du Maître, qui préfèrent vivre avec d'autres souvenirs.
Federer a soulevé le trophée pour la dernière fois en 2017 après sa victoire contre Cilic.Image: Keystone
Ce n'est pas tout: la personnalité clivante de Djokovic et son jeu pragmatique ne suscitent guère d'intérêt parmi le public romand.
«Djokovic, quelle que soit sa dimension sportive, a eu la malchance d’arriver après Federer et Nadal. Il n’est le joueur préféré de personne. Alors, il a très vite basculé dans l’excès, les imitations, la flatterie, le désir de plaire. C’est terrible, en un sens, mais il peut apprendre toutes les langues et battre tous les records du monde, il ne sera jamais aussi aimé que Federer.»
Jean-Philippe Danglade (professeur en marketing sportif à la Kedge Business School) en 2016.
Trop fan 🇨🇭
Les Suisses ne sont pas réputés pour leur chauvinisme, mais ils sont tout de même plus sensibles aux exploits de leurs champions qu'aux prouesses des stars étrangères. Deux exemples récents le prouvent: la finale de Wimbledon sans l'idole nationale a suscité moins d'intérêt qu'un quart de finale du même tournoi mais avec la présence du Maître.
La PDM est la part de marché, le rating correspond à l'audience moyenne, l'empreinte indique le nombre de personnes qui ont regardé le match au moins 15 minutes consécutives.
La même tendance s'observe dans le football: les Romands étaient naturellement moins nombreux devant la finale de l'Euro (530 000 ont suivi au moins 15 minutes du match) que devant le quart de finale Suisse-Espagne (640 000).
Trop beau ☀️
La finale de Wimbledon, programmée pile en milieu d'après-midi, a aussi souffert de la météo. Comme il faisait beau et chaud dimanche, les Romands ont cédé aux joies du plein air plutôt qu'au confort moelleux de leur canapé.
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